Les enfants doivent être traités avant tout comme des enfants. Lors de la prise de décision et de la mise en œuvre du retour et de la réintégration des enfants migrants, toutes les actions doivent protéger les droits de l'enfant et être guidées par le principe de l'intérêt supérieur, tel qu'il est inscrit dans la Convention relative aux droits de l'enfant (pour en savoir plus sur l'intérêt supérieur de l'enfant, voir "Les enfants et la migration"), ainsi que par le droit des enfants d'exprimer leurs points de vue et leurs opinions. Cela signifie que les enfants ne devraient rentrer qu'après une évaluation de l'impact possible (positif ou négatif) de la décision qui a établi que le retour est la meilleure option disponible pour l'enfant ou les enfants concernés. Ceci est particulièrement important dans les cas d'enfants non accompagnés et d'enfants séparés. L'intérêt supérieur de l'enfant est déterminé dans le cadre d'une procédure d'intérêt supérieur.
Une procédure relative à l'intérêt supérieur doit prendre en considération toutes les solutions qui s'offrent à l'enfant, y compris l'intégration locale dans le pays d'accueil avec un statut sûr, ou l'installation et l'intégration dans un pays tiers. Elle doit prêter attention aux facteurs affectant le développement et la survie de l'enfant, à la possibilité de retourner dans des conditions sûres et adéquates, y compris les conditions socio-économiques dans le pays d'origine de l'enfant, à la prise en compte de l'environnement familial et à la possibilité de fournir à l'enfant des soins et une garde appropriés (Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme [HCDH], 2018). (Voir Enfants et migration pour des définitions et des explications sur la manière de mener un processus d'intérêt supérieur).
Si le retour est considéré comme étant dans l'intérêt supérieur de l'enfant, des dispositions doivent être prises pour assurer une préparation (psychologique) adéquate de l'enfant ainsi qu'une aide à la réintégration (par exemple, une formation linguistique ou un accès à l'éducation) après le retour.
Dans le cas des enfants migrants non accompagnés ou séparés, d'autres mesures de soutien sont nécessaires. Il s'agit notamment de
- Supervision pendant le voyage (par exemple, par des escortes formées ou des services aéroportuaires spécialisés) ;
- Accueil à l'aéroport ou à la destination finale, y compris par le(s) représentant(s) autorisé(s) des parents ou des tuteurs légaux ;
- Procédures de transfert des responsabilités en matière de soins et de garde.
Le retour en institution ne doit être envisagé qu'en dernier recours ; le rétablissement de l'unité familiale doit toujours être privilégié, sauf si les membres de la famille représentent un risque pour l'enfant. Le tuteur de l'enfant doit être pleinement impliqué dans l'assistance à l'enfant pendant le processus de retour, et des mesures doivent être prises pour garantir la sécurité et l'assistance en cas de besoin pendant le retour (OIM, 2018a).