Par nature, la réintégration pérenne est liée au développement du pays d’origine. La réintégration pérenne d’un individu dépend de différents facteurs, notamment les capacités environnementales et structurelles mais également les opportunités économiques et de développement disponibles dans le pays d’origine. Dans les pays où ces éléments font défaut, la réintégration pérenne peut s’avérer compliquée voire impossible. Par ailleurs, le retour peut engendrer de nombreux défis liés au développement pour les pays d’origine (tel qu’énoncé dans la discussion de la Réintégration après le retour). Ces problèmes peuvent survenir plus particulièrement si un grand nombre de personnes reviennent dans un court laps de temps et si la communauté locale n’a pas la capacité d’absorber ces retours. La concurrence pour les ressources disponibles et le ressentiment à l’égard des migrants de retour peuvent conduire à des tensions sociales susceptibles d’entraver le développement local. De plus, les migrants de retour cesseront d’envoyer des fonds à leurs familles (s’ils en envoyaient auparavant), ce qui peut également avoir un impact sur la situation économique de foyers individuels et de communautés entières.
Les initiatives de réintégration peuvent contribuer à résoudre ces questions lorsqu’elles s’attachent également à répondre aux besoins de développement local. Elles peuvent avoir un impact à la fois sur les migrants de retour et sur l’ensemble de la communauté et renforcer les capacités d’absorption des pays et des communautés de retour. Les interventions centrées sur la communauté encouragent généralement de la même façon la participation des migrants de retour et de la population non migrante. Elles soutiennent donc également la cohésion sociale entre les migrants de retour et leur communauté (Graviano et al., 2017).