Les migrants représentent une part importante des personnes vivant sans accès à la sécurité sociale, à la protection sociale, ou à la justice et aux mécanismes de plainte, ou à l'assurance maladie. Largement en cause : leur incapacité à obtenir l’accès aux mêmes droits que les citoyens ou les résidents, en particulier s’ils ont un statut irrégulier ou s’ils sont employés dans un secteur informel (Hennebry, William et Walton-Roberts, 2016). Dans les situations où ces droits sont accordés aux migrants, ceux-ci ignorent souvent comment y accéder voire les exercer. Les femmes migrantes sont affectées de manière disproportionnée car elles sont plus susceptibles de ne pas avoir accès à l’information et peuvent être plus isolées que les hommes migrants.
Dans les cas où le statut migratoire d’une femme est lié à celui de son mari, son accès à la justice peut aussi en être limité. Il existe de nombreux scénarios dans lesquels les migrants en situation précaire sont empêchés d’accéder à la justice de manière sexospécifique. Il peut s’agir de restrictions physiques, si les migrants sont dans un environnement d’exploitation ou de maltraitance (une situation fréquente pour les travailleurs dans le secteur domestique en poste dans un habitat privé), et qu’ils n’ont accès à personne à l’extérieur. Il peut également s’agir de cas où les autorités jouent un rôle dans la perpétuation de l’exploitation ou de la maltraitance, ce qui est le cas dans les pays où les personnes LGBTI sont victimes de discrimination ou de maltraitance dans des pays qui n'acceptent pas vraiment les pratiques homosexuelles. Dans les ambassades, les consulats et les autres centres de soutien et d’information, la capacité à prendre en compte les sexospécificités est faible, ce qui peut e traduire par une grande différence de traitement des plaintes des différents groupes sexospécifiques.