Il existe plusieurs types de migration et de multiples facteurs environnementaux – tous s’affectant mutuellement de manières variées.

Alors que l’environnement naturel peut contribuer à attirer les personnes vers une certaine destination, ou avoir des conséquences sur les moyens de subsistance à tel point que les ressources pour la migration des personnes sont réduites et qu’ils en deviennent moins mobiles, l’objet principal de cette discussion est sur la mesure dans laquelle les phénomènes environnementaux – à évolution rapide ou lente – poussent les personnes à migrer.

Liens entre migration, environnement et changement climatique

Il existe de nombreux types d’événements et de processus environnementaux affectant les migrations, allant des tremblements de terre, qui ne génèrent que peu ou prou de signes annonciateurs, aux processus de désertification, qui s’étendent sur des décennies ou plus. Ils peuvent être d’origine anthropique ou le résultat de processus naturels, ou une combinaison des deux. Le changement climatique est un facteur clé des changements environnementaux de plus grande ampleur, qui aggravent souvent les processus de dégradation environnementale en cours.

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Changement climatique

... changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables.

Source

Les phénomènes affectant la migration sont généralement regroupés en deux larges catégories, les catastrophes et les changements environnementaux.

CATASTROPHES

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catastrophes

Une perturbation grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société à n’importe quel niveau par suite d’événements dangereux, dont les répercussions dépendent des conditions d’exposition, de la vulnérabilité et des capacités de la communauté ou de la société concernée, et qui peuvent provoquer des pertes humaines ou matérielles ou avoir des conséquences sur les plans économique ou environnemental.

En d’autres termes, les catastrophes ont lieu lorsque des populations exposées, souvent vulnérables, sont touchées par des aléas et que les capacités de réponse locales sont dépassées.

  • Bien que « catastrophes naturelles » soit une expression communément employée, il s’agit en fait d’un terme inapproprié. Les catastrophes sont la conséquence de la manière dont une société réduit les risques et les gère.
  • Les aléas peuvent être des phénomènes naturels. Ce chapitre se concentre sur les aléas naturels (tels que les cyclones et les inondations), mais les aléas d’origine anthropique, tels que les accidents industriels, peuvent également affecter la migration.
  • Un aléa naturel n’entraîne pas systématiquement une catastrophe, de même qu’une catastrophe n’entraîne pas nécessairement un déplacement.
  • Les catastrophes peuvent être soudaines ou lentes – et être déclenchées par des événements qui durent quelques secondes (séismes), des jours (cyclones), des mois voire des années (sécheresses).
  • La vulnérabilité des personnes, communautés et sociétés aux aléas est principalement liée à la pauvreté, aux inégalités et au manque de préparation.
  • Les catastrophes entraînent souvent des déplacements à grande échelle, causés par les personnes fuyant pour survivre.
  • Les catastrophes peuvent aussi donner lieu à des déplacements secondaires, lorsque le lieu de vie des personnes et leurs moyens de subsistance sont affectés de manière considérable, elles se déplacent tout d’abord pour trouver un refuge ou un lieu sûr, puis elles se déplacent vers un autre endroit, à la recherche de travail ou d’un logement.
  • Les personnes peuvent se retrouver dans des situations de déplacements prolongés lorsque la perturbation perdure sur une longue durée et qu’il est difficile de trouver des solutions durables.

CHANGEMENTS ENVIRONNEMENTAUX

  • Les changements environnementaux se déroulent sur des échelles de temps variables, souvent sur des décennies ou plus, quoique les processus localisés dépendant d’écosystèmes exploités de manière intensive peuvent aller beaucoup plus vite.
  • Les changements environnementaux n’affectent pas toutes les régions et localités de la même manière. Les régions les plus touchées sont les terres arides, les régions montagneuses et les zones côtières de basse altitude, à moins de dix mètres au-dessus du niveau de la mer.
  • Les changements environnementaux poussent à la migration principalement de par leur effet négatif sur les moyens de subsistance, notamment, en milieu rural, sur les cultures, l’élevage et la pêche. Les effets des changements environnementaux sur les moyens de subsistance peuvent, néanmoins, être aussi très graves dans les zones urbaines.
Example
Changements environnementaux pouvant affecter la migration
  • Changements de température
  • Changements dans les précipitations
  • Changements dans la disponibilité de l’eau douce (notamment, baisse du niveau des nappes phréatiques)
  • Montée du niveau de la mer
  • Fonte des glaciers
  • Dégel des couches souterraines de sol perpétuellement gelé (« pergélisol »)
  • Dégradation des terres (y compris érosion des sols, salinisation des sols et désertification)
  • Dégradation des écosystèmes marins et côtiers

 

Ces deux derniers phénomènes sont principalement causés par des pratiques humaines non durables, le changement climatique agissant comme un accélérateur de la dégradation existante.

VULNÉRABILITÉ

Dans le contexte des catastrophes et changements environnementaux, la vulnérabilité est définie comme

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les facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques et environnementaux aggravant la sensibilité d’un individu, d’une communauté, de biens ou de systèmes aux effets des aléas climatiques.

Source

UNDRR, 2017

Ces facteurs façonnent les besoins et capacités de mouvement des personnes, les options à leur disposition pour le mouvement ainsi que les conditions en transit et à destination. En parallèle, par résilience on entend la capacité à faire face aux chocs et stress environnementaux, ainsi qu’aux conséquences socio-économiques qui en découlent.

Résultats et caractéristiques de la mobilité

La migration environnementale comprend les types de mouvements suivants : déplacements liés aux catastrophes, migration volontaire et réinstallation planifiée.

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Figure 1. Types de migration environnementale

Déplacements liés aux catastrophes

  • Dans la plupart de cas, les déplacements, qu’ils soient causés par des catastrophes à évolution rapide ou lente, interviennent sur de courtes distances.

Au Bangladesh, par exemple, les communautés agricoles déplacées ne s’éloignent pas beaucoup du lieu où se situait leur foyer détruit, par exemple, par des inondations (Shamsuddoha et al., 2011).

  • Le déplacement lié à des catastrophes est le plus souvent temporaire : lorsque les conditions de retour et réintégration sont sûres et durables (logement, moyens de subsistance), la plupart des migrants préfèrent rentrer chez eux. Néanmoins, un soutien considérable pour la réhabilitation et la reconstruction est souvent nécessaire, et il existe des cas de déplacement prolongé des populations touchées par les catastrophes.

Par exemple, nombre des personnes déplacées suite à la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011 ne sont toujours pas en mesure de renter ou elles sont très réticentes à un retour. Les personnes en situation de déplacement prolongé sont souvent extrêmement vulnérables, en particulier dans les camps ou des environnements similaires.

  • La plupart des déplacements liés aux catastrophes interviennent au niveau local et à l’intérieur des pays. Cependant, il existe également des déplacements transfrontaliers, qui posent des problèmes spécifiques.
  • Les personnes déplacées ont souvent besoin d’une assistance à la fois à court et à long termes. Il peut s’agir d’une assistance humanitaire immédiate jusqu’à la fourniture de solutions durables au déplacement (plus de détails au Reconstruction et solutions).
Example
Exemples de déplacements transfrontaliers

Les déplacements transfrontaliers causés par des aléas soudains sont relativement rares, même s’il en existe des exemples, en particulier dans les cas où des communautés proches des frontières sont touchées. Par exemple, en 2002, environ 300 000 résidents de Goma (République Démocratique du Congo) ont fui vers le Rwanda voisin suite à l’éruption du volcan Nyiragongo (Baxter and Ancia, 2002). La frontière avec le Rwanda est située à seulement quelques kilomètres de la ville de Goma, et les personnes touchées disposaient d’un nombre limité d’options d’évacuation sûres à l’intérieur du pays.

Les déplacements transfrontaliers sont plus communs dans le contexte de catastrophes à déclenchement lent, telles que les sécheresses. Par exemple, la crise de la sécheresse de 2011-2012 dans la Corne de l’Afrique a causé le déplacement transfrontalier d’environ 290 000 Somalis dans les pays limitrophes, dont une large proportion ont cherché un refuge dans les grands camps existants gérés par des organismes internationaux. En outre 1,3 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays (HCR, 2012) Une combinaison de facteurs a aggravé la sévérité de la sécheresse, notamment les sécheresses récurrentes des années précédentes et les conflits internes exacerbés sur le territoire somalien, lesquels entravaient l’accès de l’aide humanitaire.

Migration volontaire

  • La majorité de la migration environnementale a lieu à l’intérieur des pays (migration interne). Il s’agit souvent de déplacements des zones rurales vers les zones urbaines, ou d’une zone rurale à une autre en raison de la pression accrue sur les moyens de subsistance ruraux en lien avec les changements environnementaux, conjugués à d’autres facteurs déclencheurs de la migration (surtout économiques).
  • Lorsque les mouvements entraînent effectivement le franchissement d’une frontière internationale, la majorité de ceux-ci se font vers les pays limitrophes. Dans certains cas, les migrations rurales-urbaines peuvent être un tremplin vers une migration internationale à venir.
  • La migration « volontaire » peut également avoir lieu après un déplacement initial causé par des catastrophes, en particulier lorsque le retour n’est pas encore possible (par exemple en raison d’un accès limité à des moyens de subsistance).
  • À la suite des catastrophes, cependant, la distinction entre migration et déplacement secondaire peut se révéler difficile à établir : la migration, même initiée volontairement, est probablement en partie forcée, en tant que stratégie d’adaptation.
Example
Réponses migratoires au séisme en Haïti

Le tremblement de terre de 2010 en Haïti fournit un exemple illustrant clairement la complexité des mouvements migratoires à plusieurs étapes liés aux catastrophes. Environ 630 000 des 2,3 millions d’Haïtiens déplacés par le tremblement de terre ont d’abord quitté la capitale Port-au-Prince (la zone la plus touchée) pour d’autres régions du pays. Un nombre significatif d’Haïtiens sont partis pour l’étranger ont migré à l’international, beaucoup d’entre eux franchissant la frontière terrestre avec la République Dominicaine. Beaucoup d’autres sont partis plus loin, vers des pays avec une forte présence diasporique et des opportunités d’emploi Plus de 10 000 Haïtiens sont, par exemple, partis pour le Brésil entre 2010 et 2013, traversant en chemin beaucoup de pays (un grand nombre desquels permettant aux Haïtiens d’entrer sur leur territoire sans visa).

Source

IDMC, 2012;Bureau régional de l’OIM pour l’Amérique du Sud, 2014; Weiss Fagen, 2013.

  • La migration volontaire dans le contexte de catastrophes et de changements environnementaux peut être temporaire ou permanente :
    • Le mouvement ne concerne souvent qu’un ou plusieurs membres choisi(s) du ménage et a généralement pour destination des centres urbains ou des pôles majeurs d’emploi.
    • La migration s’avère être une réaction courante aux pressions environnementales telles que la diminution du rendement des récoltes et les mauvaises récoltes.                                       ​​​​Dans les régions sujettes annuellement à des saisons sèches ou humides (ou dans les régions tropicales, à des saisons annuelles de cyclones), la migration saisonnière fait régulièrement partie des systèmes de subsistance. Il s’agit généralement de migrations locales rurales–rurales, souvent essentielles à la sécurité alimentaire. Les mouvements sont souvent rythmés par les cycles agricoles : les personnes quittent leur lieu de résidence durant les périodes de faible demande de main-d’œuvre (souvent, en saison sèche) pour des régions où les cycles agricoles sont différents, les conditions météorologiques meilleures, où il existe une pénurie de main-d’œuvre due à l’émigration, ou en raison d’une combinaison de ces éléments.
  • La migration permanente a, le plus souvent, lieu lorsque la dégradation environnementale atteint un stade avancé et que des processus à évolution lente tels que la montée du niveau de la mer et la désertification ne permettent plus d’obtenir des moyens de subsistance durables ou lorsque les régions sont inhabitables.
  • La migration peut être un facteur significatif de réduction de la vulnérabilité et de renforcement de la résilience des ménages, en particulier lorsque la migration est planifiée.

Réinstallation planifiée

La réinstallation planifiée peut constituer une intervention préventive permettant de réduire l’exposition des populations vulnérables (et de leurs biens) aux catastrophes et à une grave dégradation de l’environnement (plus de détails sur la Réinstallation planifiée ci-dessous, dans ce chapitre).

  • La réinstallation concerne habituellement le mouvement collectif d’une communauté entière ou d’une partie de celle-ci, mais ce mouvement peut intervenir par étapes successives sur de longues périodes de temps. La réinstallation peut être organisée par la communauté touchée, ou – plus communément, avec le soutien des autorités publiques. Le coût élevé inhérent à la réinstallation, en termes d’acquisition de terres, d’un logement et de rétablissement des moyens de subsistance, entraîne la nécessité d’une aide sous une forme ou l’autre.
  • À ce jour, la réinstallation dans le contexte de catastrophes et du changement climatique a essentiellement lieu à l’intérieur des pays. La menace à laquelle certains États insulaires de faible élévation sont exposés par la montée du niveau de la mer force à envisager de potentielles réinstallations internationales, lesquelles entraîneraient un nouveau lot de complications.
  • Au sein des cercles de la recherche et de la politique internationale, il existe un consensus pour déclarer que réinstallation doit être une solution de dernier recours, à mettre uniquement en œuvre lorsque les autres options ont été épuisées en raison de la complexité des défis.

Populations immobiles

L’inquiétude va grandissant pour les personnes qui sont ou pourraient se retrouver piégées, incapables de quitter des régions où les changements environnementaux affectent les moyens de subsistance.

  • Ce sont rarement les populations les plus pauvres qui migrent car les personnes les plus démunies ne disposent pas des ressources financières et des informations nécessaires pour franchir ce pas. Leur incapacité à se déplacer est à la fois l’une des expressions et l’une des causes de leur vulnérabilité car le fait de ne pas quitter les régions à haut risque est susceptible de mettre en péril leur bien-être.
  • Sur le long terme, l’existence de populations prises au piège peut conduire au recours croissant à de (coûteux) programmes de réinstallation planifiée.
  • Parfois, les personnes choisissent de rester malgré des conditions environnementales adverses. Certaines choisissent de rester car elles sont dans l’incapacité de partir, alors que pour d’autres, il s’agit d’un choix délibéré – immobilité volontaire – malgré les difficultés. Leur décision est motivée par différentes raisons, par exemple leur perception des risques et des opportunités ou encore la force des liens sociaux ou spirituels qui les unissent à leur lieu de résidence. Elles restent cependant vulnérables aux impacts du changement environnemental
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Figure 2. Résultats de la mobilité et de l’immobilité
Source

Source: Ionesco, Moknacheva and Gemmene, 2016.

Note: Conceptualized by Caroline Zickgraf and Nathalie Perrin.

Qui sont les personnes les plus vulnérables ?

La vulnérabilité est le produit de caractéristiques et de relations au niveau des individus, des ménages, de la communauté et de la société. Elle est liée à la pauvreté, à l’accès au pouvoir et à la représentation politique, aux services et aux opportunités : les personnes les plus pauvres sont plus susceptibles de vivre dans des zones où elles sont exposées à plus de risques, dans des logements qui ne sont pas aux normes, de travailler dans des emplois moins bien protégés et de disposer de ressources limitées pour faire face aux catastrophes et s’en relever. La vulnérabilité est modelée par des facteurs tels que l’âge, le genre, le niveau d’éducation et de qualifications, les schémas de marginalisation existants et l’accès aux informations. Dans le contexte des catastrophes et des changements environnementaux, elle se traduit souvent par une liberté de choix limitée autour de la mobilité (par exemple, soit être forcé de partir, soit être forcé de rester sur place) À la suite du déplacement, la vulnérabilité des migrants peut aussi se traduire spécifiquement par une exposition plus grande au risque de traite des personnes (en lire plus sur ces liens dans Traite des personnes et dimensions de la mobilité liées aux crises).

Example
Impacts sexospécifiques des catastrophes et changements environnementaux dans les résultats de la mobilité

Catastrophes

Pendant les catastrophes, les normes culturelles et les rapports de force basés sur le genre exposent les femmes à de plus forts risques de mort et de blessures (Enarson, Fothergill et Peek, 2007). La mobilité des femmes peut être réduite lorsqu’elles sont le principal soutien d’autres personnes à mobilité réduite (de jeunes enfants, des personnes âgées et des malades). Elles peuvent, en outre, souffrir d’un accès plus limité aux ressources (notamment, transports, téléphones portables et réseaux sociaux) ou aux compétences potentiellement décisives pour la survie (par exemple, savoir nager). Elles seront par conséquent désavantagées en cas de survenance d’une catastrophe. En revanche, les normes sexospécifiques peuvent encourager les hommes à prendre plus de risques, ce qui peut augmenter leur vulnérabilité.

Changements environnementaux

De la même manière, le genre façonne la vulnérabilité dans le contexte des mouvements de population liés aux changements environnementaux, et de leurs impacts. Par exemple, au Népal, les changements environnementaux affectant la collecte de bois et de fourrage ont été associés à l’augmentation des taux de départ des hommes et des femmes respectivement (Massey, Axinn et Ghimire, 2010). La migration d’un homme chef de foyer peut avoir des effets négatifs spécifiques sur les femmes du foyer restées sur place, tels que l’augmentation des charges de travail (surtout en régions rurales), le risque de harcèlement et de discrimination, et le mariage précoce des filles. Les hommes peuvent également faire l’expérience de vulnérabilité accrue, en lien avec les conditions de vie et de travail difficiles dans les régions de destination, et les effets de la séparation de leur famille. Pour sa part, le départ des femmes pose souvent le problème des personnes ayant besoin qu’on s’occupe d’elles, étant donné que les femmes sont souvent le principal soutien des enfants et des personnes âgées (voir Famille et migration pour plus de détails sur la séparation des familles).

Les moyens de subsistance sont également un important élément déterminant de la vulnérabilité Les moyens de subsistance ruraux dépendant des ressources locales sont particulièrement vulnérables aux impacts des changements environnementaux. Parallèlement, les menaces pesant sur les moyens de subsistance d’une part, et la mobilité d’autre part, sont liées de manière très diverse.

  • Les petits propriétaires d’exploitation agricole dépendant des précipitations pour leurs récoltes sont tout particulièrement vulnérables à la variabilité du climat. Il peut leur manquer les ressources nécessaires à la migration, ou ils peuvent être poussés à migrer dans des conditions augmentant leur vulnérabilité (et celle de leur foyer).
  • Les éleveurs (propriétaires de troupeaux) sont souvent particulièrement vulnérables, puisqu’ils voient leur accès aux pâturages et aux points d’eau diminuer, et sont en outre souvent marginalisés et/ou n’ont pas accès à la prise de décisions publiques et au soutien. Bien que les moyens de subsistance des éleveurs soient fondés sur la mobilité, les pressions environnementales peuvent les pousser à se déplacer sur de plus grandes distances. Cependant, au-delà d’un certain seuil, les pressions environnementales peuvent également conduire à la sédentarisation.

Il est néanmoins essentiel de voir plus loin que ce tableau négatif. La mobilité peut également être une forme d’adaptation contribuant à la résilience (voir Minimiser et répondre aux déplacements, ci-dessous, pour plus de détails).

Messages clés
  • Potentiellement, la migration sera, de plus en plus souvent provoquée par les changements environnementaux, le changement climatique et l’intensité des catastrophes ayant pour effet d’aggraver davantage la dégradation environnementale existante.
  • Les résultats de la mobilité humaine dans le contexte des catastrophes et des changements environnementaux sont divers : les personnes peuvent être déplacées à cause de catastrophes ; des individus ou des foyers peuvent migrer volontairement pour s’adapter aux changements environnementaux ; des communautés peuvent être réinstallées par mesure préventive.
  • La migration environnementale est de manière prédominante interne ; cependant, les mouvements transfrontaliers existent aussi, bien qu’ils se produisent le plus souvent vers les pays limitrophes.
  • La migration, temporaire ou permanente, peut-être une stratégie efficace d’ajustement ou d’adaptation face aux changements environnementaux.
  • La réinstallation planifiée ne doit être envisagée qu’en dernier ressort et requiert une planification soigneuse à long terme.
  • Les personnes les plus vulnérables sont souvent celles qui sont incapables de sortir de régions affectées négativement par les changements environnementaux – populations piégées.
  • La vulnérabilité aux changements environnementaux (et aux catastrophes) est le produit de caractéristiques et de processus aux niveaux des individus, des ménages, de la communauté et de la société. Les revenus et le genre sont des facteurs déterminants importants de la vulnérabilité.