Passeports
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Passeport

Document délivré par l’autorité compétente d’un État, valable pour les voyages internationaux, qui confirme que son détenteur est un ressortissant de l’État de délivrance et constitue la preuve du droit du détenteur de retourner dans cet État

Table
Tableau 1. Les différentes catégories de passeports
PASSEPORT ORDINAIRE
  • Délivré aux citoyens d’un État qui remplissent les conditions requises.
PASSEPORT OFFICIEL/ SPÉCIAL
  • Délivré aux fonctionnaires gouvernementaux voyageant à l’étranger ou en qualité de délégués de l’État.
PASSEPORT DIPLOMATIQUE
  • Catégorie spéciale de passeports destinée aux diplomates de l’État de délivrance et aux personnes à leur charge qui les accompagnent, au personnel d’ambassade ou aux personnalités de très haut rang d’un État, tels que les ministres, les chefs d’État ou les chefs de gouvernement, pour des voyages officiels internationaux ou le séjour dans un pays d’accueil.
  • Les diplomates dotés d’un certain statut d’accréditation peuvent se voir accorder une immunité diplomatique (sous certaines conditions) par le pays d’accueil.
  • Les diplomates reçoivent des visas spéciaux après vérification, et dans la plupart des aéroports, des files distinctes leur sont réservées

PASSEPORT TEMPORAIRE

DOCUMENT DE VOYAGE D’URGENCE

  • Délivré dans les situations d’urgence aux citoyens d’un État qui ont pu perdre ou se faire voler leur passeport et n’ont pas le temps de le remplacer.
LAISSEZ-PASSER
  • Document de voyage temporaire délivré sous la forme d’un passeport d’urgence par des gouvernements nationaux ou des organisations internationales, qui permet aux personnes de voyager dans les situations d’urgence ou les situations dans lesquelles elles ne peuvent pas obtenir un document de voyage national.
  • Les organisations internationales, y compris l’OIM et le HCR, peuvent délivrer ce type de documents lorsque des migrants sont en détresse et ne peuvent pas accéder à leurs services consulaires, ou lorsqu’ils sont considérés comme des réfugiés ou des apatrides
LAISSEZ-PASSER FRONTALIER
  • Laissez-passer de courte durée délivré par des États voisins pour permettre aux communautés ayant des liens entre elles de mener des activités transfrontalières.
  • Ces dispositions locales sont mises en place entre des États qui autorisent les personnes ayant vécu à proximité de la frontière pendant un certain nombre d’années à demander un permis spécial.
  • Les détenteurs de ces laissez-passer peuvent ainsi se rendre dans une zone frontalière voisine pendant un nombre maximal de jours
Passeports électroniques

L’OACI a défini les normes des documents de voyage lisibles à la machine et fait évoluer la technologie des passeports pour parvenir à des niveaux élevés de sécurité des documents, d’intégrité des données et de gestion de l’identité. L’accent a été mis sur l’augmentation des capacités de stockage d’informations biométriques sur les passeports. Face à la criminalité transnationale organisée et au besoin d’une sécurité renforcée, le débat sur les avantages de la biométrie a pris de l’ampleur. De nombreux travaux de recherche et développement ont donc été entrepris avec comme objectif de relier les passeports à leur titulaire légitime au moyen de la biométrie. Cette technologie peut être un outil essentiel, combiné à d’autres technologies, pour assurer l’interopérabilité des spécifications des passeports électroniques à l’échelle mondiale (c’est‑à‑dire pour que les passeports électroniques soient reconnus partout dans le monde par les systèmes de gestion de passeports).

Les passeports électroniques sont considérés comme étant les documents de voyage les plus sécurisés au monde. Ils ajoutent une couche de sécurité aux passeports non électroniques classiques en intégrant une puce électronique en circuit fermé qui stocke des informations biographiques. Cet élément de sécurité numérique, qui est assorti d’une « signature numérique » propre à chaque pays, peut être vérifié et authentifié au contrôle des frontières. Les autorités frontalières du pays de destination doivent toutefois être en mesure d’accéder à certaines informations du pays d’origine. Pour cette raison, s’il est vrai que les États peuvent échanger les informations requises de façon bilatérale, le volume d’informations communiquées risquerait d’aboutir à un système très complexe et inefficace sujet aux erreurs.

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Source

IOM, 2012.

Le Répertoire de clés publiques (RCP) de l’OACI offre un registre central permettant d’échanger les informations nécessaires pour authentifier les passeports électroniques. En jouant le rôle d’intermédiaire, l’OACI veille à ce que les informations respectent les normes techniques requises pour garantir et maintenir l’interopérabilité, tout en faisant en sorte que les données soient échangées de manière fiable et rapide et sans limite de temps. La mise en place de systèmes de validation des passeports électroniques aux frontières peut inciter les États à investir dans des solutions technologiques de gestion des documents d’identité, ce qui contribuerait à un renforcement de la sécurité des frontières et de la sûreté des voyages à l’échelle mondiale. Les avantages de la validation des passeports électroniques sont collectifs, cumulatifs et universels ; il est par conséquent souhaitable que la mise en circulation et la validation de ces passeports soient les plus vastes possible. À cet égard, les systèmes d’inspection aux frontières jouent un rôle déterminant, et il est donc important que les agents frontaliers comprennent le Répertoire de clés publiques de l’OACI ainsi que le fonctionnement du processus de vérification de façon générale.

To Go Further
  • Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), Documents de voyage lisibles à la machine, 2021. Le document de l’OACI intitulé Doc 9303 applique les normes élaborées par l’Organisation internationale de normalisation (ISO/IEC JTC 1/SC37) aux documents de voyage lisibles à la machine. Les formats de données biométriques pour l’imagerie faciale, digitale et de l’iris ont été publiés dans le document ISO/IEC 19794. Ces normes et les normes connexes ont permis à l’OACI de choisir la reconnaissance faciale comme la donnée biométrique interopérable à l’échelle mondiale pour la vérification assistée par ordinateur de l’identité mentionnée sur les documents de voyage lisibles à la machine, avec la possibilité d’intégrer aussi des spécifications pour les images digitales et oculaires.
Biométrie
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Biométrie

Ensemble des techniques informatiques permettant d’identifier une personne à partir de ses caractéristiques physiques ou comportementales (empreintes digitales, visage, iris, rétine ou oreilles). Aujourd’hui, ce terme est également employé comme synonyme d’« identifiants biométriques », qui sont des éléments d’information encodant les caractéristiques biologiques uniques d’une personne (par exemple, les empreintes digitales, les balayages de la rétine ou de la voix).

L’analyse biométrique est le processus consistant à recueillir des mesures biométriques dans un système informatique afin de les utiliser pour vérifier ou rechercher l’identité d’une personne. Son double objectif est de délivrer une autorisation automatisée aux voyageurs enregistrés et de déceler d’éventuelles irrégularités dans les documents. Contrairement aux images et aux informations textuelles, les données biométriques sont stockées sous la forme de modèles sécurisés que seules les personnes dûment habilitées peuvent « ouvrir ».

Image / Video

Source

IOM, 2015.

Compte tenu de leur fiabilité, les technologies biométriques sont devenues une composante essentielle de la gestion de l’identité, et contribuent ainsi à renforcer la sécurité des procédures de gestion des migrations et des frontières. Lorsque le Soudan du Sud est passé de l’enregistrement sur papier à l’enregistrement biométrique en 2017, par exemple, la population totale a diminué de 55 % selon les registres. Ce cas montre que les systèmes biométriques évitent les doublons et donnent une représentation réaliste de la population totale. La responsabilité et la précision accrues peuvent contribuer à la collecte de données, ainsi qu’à l’identification de personnes vulnérables pouvant avoir besoin d’une aide supplémentaire, notamment les femmes enceintes, les personnes présentant un handicap physique et les enfants non accompagnés.

Grâce aux données fiables qu’elle produit, l’identification biométrique a une incidence sur la fourniture de l’assistance et d’une protection rapide aux bénéficiaires. Elle permet également aux organismes d’aide humanitaire de fournir une assistance plus ciblée fondée sur des données exactes, tout en réduisant le risque d’enregistrements multiples d’une même personne sous différentes identités et en évitant les demandes d’aide frauduleuses. Bien que la biométrie soit désormais largement utilisée pour faciliter la gestion des frontières, trois grandes questions doivent encore être réglées, ainsi que l’illustre le tableau ci-dessous.

Table
Tableau 2. Aspects clés à prendre en considération concernant la biométrie
NIVEAU D’UTILISATION
  • La biométrie sera un investissement public rentable à condition que la population de voyageurs dans le monde continue d’augmenter, et si des mesures adéquates de contrôle sont mises en place pour lutter contre les documents d’identité ou de voyage frauduleux et les données falsifiées.
NORMALISATION
  • Étant donné que la biométrie, comme toute technologie, continuera d’évoluer et de s’améliorer au fil du temps, il est nécessaire de définir des normes pour assurer l’interopérabilité dans un système hétérogène de contrôles et de type de données.
  • Des organismes tels que l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et le Biometrics Institute ont élaboré des normes, mais la confidentialité des données à caractère personnel demeure un problème majeur (pour plus d’informations, voir la section sur la confidentialité et la protection des données).
INFRASTRUCTURE
  • Il reste à élaborer un système permettant de diffuser efficacement les informations biométriques et d’en faciliter l’utilisation aux points de contrôle aux frontières, aux comptoirs d’enregistrement des compagnies aériennes et dans d’autres sites nécessitant des procédures d’application de la réglementation et de rationalisation.

 

L’OACI s’est penchée sur la façon dont les agents frontaliers peuvent utiliser la biométrie pour filtrer les demandeurs, prévenir l’usurpation d’identité et empêcher l’établissement de doubles identités. Un nombre croissant de pays expérimentent et adoptent de nouvelles stratégies d’utilisation de la biométrie. En fin de compte, le défi consistera à adopter des solutions qui ont, d’une part, un taux d’acceptations erronées suffisamment faible garantissant que des parties non autorisées n’échappent pas aux contrôles, et d’autre part, un taux de rejets erronés favorable aux utilisateurs offrant un niveau de service adéquat aux voyageurs internationaux.

Chacune des options biométriques ci-dessous présente des avantages et des inconvénients, mais toutes contribuent à la facilitation des voyages et à l’amélioration de la sécurité aux frontières:

  • Imagerie digitale. Les images d’empreintes digitales demeurent au cœur de nombreux systèmes de justice pénale et de programmes de lutte contre le terrorisme en raison des possibilités de vérification croisée qu’elles offrent ;
  • Reconnaissance faciale ;
  • Lecture de l’iris ;
  • Géométrie de la main/des doigts.
Policy Approaches
Utilisation responsable de la biométrie
  • Utiliser la biométrie de manière responsable en garantissant la protection des données à caractère personnel des bénéficiaires et le respect de l’état de droit. Les données doivent être recueillies de manière légale et honnête, avec le consentement des bénéficiaires. L’objectif du traitement des données biométriques doit être précisé et doit être légitime.
  • Veiller à ce que les données biométriques soient conservées en lieu sûr et protégées par des mesures appropriées contre toute modification non autorisée, falsification, destruction illégale, perte accidentelle, divulgation inadéquate et transfert indu.
To Go Further
Messages clés
  • Lors de leur traitement à la frontière, les documents de voyage conçus conformément aux normes internationales applicables permettent une identification rapide et sûre des voyageurs. La fraude aux documents de voyage obtenus sur la base de fausses identités représente toutefois un défi permanent et reste difficile à détecter.
  • Des améliorations technologiques constantes sont nécessaires pour faire face aux nouveaux défis posés par les documents de voyage frauduleux et les imposteurs. Il en résulte qu’un nombre croissant de gouvernements améliorent en permanence leurs mesures de sécurité au moyen de documents de voyage lisibles à la machine.
  • Les passeports électroniques sont considérés comme les documents de voyage les plus sûrs, car ils ajoutent une couche de sécurité sous la forme d’une puce électronique en circuit fermé qui stocke des informations biographiques.
  • Les normes élaborées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et d’autres organisations protègent l’intégrité des documents de voyage et intègrent les toutes dernières technologies d’authentification et des liens pour le partage d’informations
  • La biométrie pourrait servir d’outil majeur (en combinaison avec d’autres technologies) pour faciliter la gestion des frontières. Certaines questions doivent toutefois être résolues concernant le niveau d’utilisation, la normalisation et l’infrastructure.