La politique migratoire est ancrée dans les réalités migratoires nationales, guidée par un large éventail d'instruments internationaux et dictée à la fois par les dirigeants politiques et le discours public. Cependant, la migration est devenue un sujet controversé et les gouvernements reconnaissent donc que la qualité de la gestion des migrations est liée à la perception qu'a l'opinion publique de leurs dirigeants. Les personnes, le pouvoir et la politique exercent une grande influence sur la politique migratoire, comme dans de nombreux autres domaines de la politique publique. Cela peut représenter un défi pour les décideurs apolitiques, en particulier lorsqu'il s'agit de recommander des approches objectives, fondées sur des données probantes, qui ont fait l'objet d'une analyse et d'un examen approfondis. Souvent, la rhétorique et le récit politique sapent le processus d'élaboration des politiques, en particulier si des modèles apparaissent et sont perçus comme des menaces pour la souveraineté, ou laissent entrevoir une « perte de contrôle ». Les médias jouent un rôle essentiel en canalisant et en façonnant les discours. Il est donc important de travailler avec eux (voir Paysage médiatique dans le contexte de la migration au Communiquer sur la migration).
Le contexte global de la migration internationale décrit l'ampleur de la mobilité humaine et les facteurs qui la favorisent (voir en particulier les facteurs de la migration internationale). Les facteurs de la migration, qu’ils soient économiques, démographiques, politiques, socioculturels et environnementaux rendent le contexte national d'élaboration des politiques extrêmement complexe. Souvent, des tensions avec d'autres domaines de la politique intérieure apparaissent. Les décideurs politiques éprouvent des difficultés à équilibrer les réponses politiques. Par exemple, veiller à ce que la migration de main d'œuvre optimise le bien-être économique tout en protégeant les emplois nationaux ; ou établir des paramètres de regroupement familial compatibles avec les normes culturelles pour que les migrants et les citoyens soient traités équitablement ; ou gérer la migration forcée conformément au droit international et aux obligations en matière de droits humains, et de manière à ce qu’elle soit abordable et tenable pour les communautés d'accueil. La situation devient plus complexe à mesure que de nouvelles tendances apparaissent et qu'une nouvelle réflexion est menée sur la manière d'aborder ces facteurs, y compris en tenant compte des innovations technologiques. L’élaboration des politiques n’est en rien aisée.
Plus que jamais, des intérêts partagés au niveau international influencent positivement l'élaboration des politiques nationales. Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (Pacte mondial pour les migrations) offre un cadre de coopération et reconnaît qu'aucun État ne peut faire face seul aux migrations, tout en respectant le concept de souveraineté et les obligations internationales (pour en savoir plus sur les Initiatives mondiales en matière de migration, voir Initiatives et engagements en matière de migration. Comme indiqué au Droit international de la migration, il n'existe pas de cadre juridique global et unifié, mais un large éventail d'instruments, y compris juridiques, qui régissent les différents aspects de la mobilité. Le dialogue croissant au niveau international contribue également à définir les attentes en matière de migration et à améliorer les niveaux de coopération et de partenariat au sein de la communauté internationale (voir Coopération internationale en matière de migration). Il est très important de bien expliquer les politiques, et il peut être utile pour les acteurs nationaux de s’appuyer sur des événements internationaux lorsqu'ils abordent la situation migratoire au plan national.