- Décrire la relation entre la politique migratoire, la gouvernance des migrations et la gestion des migrations
- Expliquer ce qui motive et influence une politique migratoire
- Identifier les principaux domaines, les parties prenantes et les bénéficiaires de la politique migratoire
- Reconnaître les avantages d'une stratégie nationale en matière de migration et savoir comment l'élaborer
- Mesurer l'importance de la collaboration entre les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé pour obtenir des résultats efficaces
- Identifier les sept étapes du cycle politique
Une approche multidimensionnelle de la migration s’impose afin de mieux gérer sa portée. Dans l'idéal, un État répond à la migration par un ensemble de politiques cohérentes fondées sur des preuves, de préférence dans le cadre d'une stratégie nationale globale, articulée autour d'une série d'instruments adaptés.
La forme que prend la politique migratoire varie, mais les étapes de son élaboration restent identiques. L'objectif consiste à formuler des solutions légales, réalisables, accessibles et fondées sur les meilleures preuves disponibles. Il est important de tenir compte du contexte national et des réalités migratoires, de se conformer aux obligations régionales et internationales, et de considérer les intérêts des parties prenantes. Par essence, une politique migratoire entend fournir un cadre aux nombreuses parties prenantes du processus, afin de permettre une action cohérente et, le cas échéant, coordonnée.
La migration, dans tous ses aspects, est une question politique de premier plan (voir Chapitre 1.1 Le contexte mondial des migrations internationales, en particulier l'Introduction). Ses moteurs sont multiples et elle est inextricablement liée à d'autres domaines politiques nationaux et à des questions transnationales. La gestion des migrations est menée par les gouvernements nationaux ; cependant, ces derniers sont souvent freinés ou guidés par des acteurs internationaux, régionaux et infranationaux, avec qui ils doivent partager les rôles ou à qui ils doivent déléguer des tâches. Pour ne rien simplifier, les acteurs politiques sont nombreux et variés.
La politique migratoire constitue un pilier essentiel de la gouvernance des migrations. Comme indiqué dans l’Introduction au Chapitre 1.2 sur la coopération internationale, la gouvernance migratoire concerne les règles et les procédures, tandis que la gestion des migrations concerne la mise en œuvre de ces règles et procédures. Une bonne gouvernance des migrations concourt à une bonne gestion des migrations.
L'élaboration d'une politique migratoire réfléchie, fondée sur des données probantes et adaptée à l'objectif visé est une nécessité dans un monde où la mobilité ne cesse d’augmenter. En l'absence d'une telle politique, des opportunités sociales et économiques sont perdues ; les droits, y compris ceux des citoyens, peuvent être menacés ; et la confiance du public envers les gouvernements et ses institutions faiblit. Les migrations existent et prendront probablement de l'ampleur dans les années à venir. Le défi politique consiste à formuler des réponses coordonnées et cohérentes pour faire en sorte qu’elles se passent le mieux possible.