Sécurité
Le récit consistant à dépeindre les migrants comme des malfaiteurs - des criminels et des terroristes - est malheureusement récurrent dans nos sociétés, et ce, pour de multiples raisons. Il s'agit notamment de récits présentant les hommes migrants comme des fondamentalistes religieux et des terroristes, et les femmes migrantes comme des victimes de l’oppression exercée par une culture qui prive les femmes de libertés fondamentales (EJN, 2017). La radicalisation des migrants et des minorités ethniques est souvent considérée comme le résultat de l’exclusion sociale ou d’un processus motivé par des rapports de force inégaux (OIM, 2017a) (plus d’information sur les Facteurs politiques au « Le contexte global de la migration internationale »).
La sensibilisation d’autres agences gouvernementales à ce problème de communication – selon une approche pangouvernementale – contribue à gérer la manière dont sont perçus les migrants et la migration. Ce type de sensibilisation peut également être étendu aux médias. Par exemple, il importe que les journalistes amenés à couvrir des opérations de maintien de l’ordre connaissent les objectifs et les cibles de ces opérations à l’avance. Si le reportage n’a pas pour thème les migrants ou l’éthnie la couverture médiatique visuelle doit éviter de montrer des migrants ou des minorités ethniques afin de ne pas créer ou confirmer des idées erronées.
Absence d’intégration et menace pour l’identité culturelle
Les situations permettant aux migrants de préserver leur identité, leur langue, leurs croyances, leurs coutumes ou leurs valeurs sont souvent à l'origine d'inquiétudes, auprès de l'opinion publique, quant à leur volonté de s’intégrer. Dans ce cas, il existe une confusion entre intégration et assimilation, ce qui tend à alimenter les discours populistes alertant sur la menace pesant sur l'identité culturelle de la majorité voire sur sa disparition. Les enjeux de l’intégration relèvent de diverses fonctions gouvernementales, qui toutes poursuivent des objectifs propres. Ainsi, le ton des communications gouvernementales est particulièrement important pour éviter d’amplifier les émotions négatives auprès du grand public (plus d’informations sur la Gouvernance multiniveau en faveur de la migration au « Intégration et cohésion sociale »).
Fardeau économique et menace pour la santé publique
En 2017, les migrants internationaux ont généré plus de 9 % du PIB mondial. Néanmoins, les préoccupations économiques relatives à la migration, en particulier concernant les coûts et l’impact fiscal des immigrants, sont au moins égales, voire supérieures, aux préoccupations liées au crime et à la sécurité (McAuliffe et Ruhs, 2017). Au niveau mondial, les discours décrivant les migrants comme des menaces pour l’emploi, les salaires et la santé publique sont profondément ancrés dans la culture populaire et politique. Par conséquent, il importe de démontrer la contribution des migrants à tous les niveaux de l’économie, au travers de récits personnels et de données factuelles et ainsi d'établir leur importance en matière de création d’emploi, d’investissement et de croissance de l'économie nationale et locale.
En outre, des études montrent qu’il n’existe pas de lien systématique entre la migration et l’importation de maladies contagieuses (plus d’informations sur la Santé à l’arrivée/dans le pays de destination et durant l’intégration au « Santé et migration »). Même en période de crises économiques ou sanitaires qui semblent propices à ces types de stéréotypes et de préjugés, le fondement de ces idées reçues est essentiellement « de nature culturelle et sécuritaire » (Kaufmann, 2017; Bello, 2017b) et non pas lié à l’économie ou à la santé.