La participation des jeunes directement concernés par la migration en tant que parties prenantes dans le processus d'élaboration des politiques peut avoir une incidence importante sur l'efficacité des politiques migratoires liées aux jeunes. On compte trois types de participation : consultative, collaborative et orientée par les jeunes. La participation consultative des jeunes est amorcée et gérée par des professionnels qualifiés, mais peut inclure des enquêtes ou l'implication des jeunes migrants dans la recherche ou la participation à des forums sur la jeunesse et la migration. La participation collaborative est également amorcée par des adultes mais donne aux jeunes la possibilité de prendre une part active au processus décisionnel à toutes les étapes ou à certaines d’entre elles. La participation orientée par les jeunes permet à ces derniers d'exercer un rôle important dans l'élaboration des politiques, afin de formuler des propositions et de lancer des activités, et de s'organiser (Youth Working Group of the DFID-CSO [Department for International Development - Civil Society Organisation] Children and Youth Network, 2010).
Il est également bénéfique de permettre aux jeunes migrants de participer au processus d'élaboration des politiques puisqu’il leur permet d'acquérir des compétences de vie et ainsi de renforcer leur estime de soi, leur inclusion sociale, leur sens des responsabilités et leur compréhension des processus décisionnels. Dans les pays de destination, la participation peut permettre aux jeunes migrants de se sentir plus valorisés et acceptés par la société, tandis que dans les pays d'origine, elle peut aider les migrants de retour ou les migrants potentiels à se réintégrer dans la société, à trouver un moyen de se faire entendre et à se sentir plus appréciés. La participation peut donc être un instrument essentiel pour promouvoir la cohésion sociale et saper les préjugés sur la migration (voir chapitre 1.4.5 Consultations).
Réseaux de jeunes et développement
L’idée au cœur des réseaux de jeunes est de faciliter la participation et l’auto-organisation de ces derniers. Les jeunes sont vus comme les « porteurs de flambeau » du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui appelle à l'élaboration et à l'activation de politiques et d'actions pour la jeunesse justes et fondées sur des données probantes (Département des affaires économiques et sociales des Nations unies [DAES-ONU], 2018). Les réseaux de jeunes peuvent provoquer le changement grâce au partage d’informations, à la coopération à des initiatives et décisions ciblées, par exemple. Et ce, dans l’intérêt des enfants, des jeunes, des adultes et des programmes. Ces réseaux occupent une position de premier plan pour favoriser l’adaptation des politiques et programmes de développement aux contextes nationaux et locaux sur la base des expériences vécues par les jeunes. Ils offrent souvent aux jeunes des possibilités de développement personnel grâce à la formation professionnelle et à l’acquisition de connaissances. Ils contribuent à un développement de plus grande ampleur grâce à leur impact social et à la participation des jeunes à des activités et des projets au sein de leurs communautés.
Les réseaux de jeunes ont été reconnus comme des parties prenantes importantes, et se sont souvent mobilisés les premiers pour le changement sur les questions de justice sociale, comme dans le cadre du Pacte mondial pour les migrations (voir la campagne #Youth4Migration). Cependant, ils se heurtent souvent à des obstacles lorsqu'il s'agit de participer (Grand groupe des Nations unies pour les enfants et les jeunes [UNMGCY], n.d.). Il s'agit notamment, pour les jeunes et réseaux de jeunes, de l'exclusion du processus décisionnel des structures gouvernementales quant à la mise en œuvre des politiques aux niveaux régional, national et local. Mais aussi de l'insuffisance des financements qui permettraient une participation significative des jeunes et du manque de données ventilées par âge pour définir des politiques fondées sur des données probantes.