Résumé
Learning Objective
Objectifs d'apprentissage
  • Comprendre les différentes dimensions de la mobilité à prendre en compte et à traiter avant, pendant et après une crise.
  • Accroître la capacité de planification et de préparation aux situations de crise.
  • Comprendre les besoins spécifiques des populations mobiles et des communautés touchées par les crises
Introduction
Dimensions de la mobilité dans les crises

La plupart des conflits, des violences armées, des catastrophes ou des épidémies ont des dimensions liées à la mobilité. Les dimensions de la mobilité dans les crises se réfèrent aux causes et aux impacts de la mobilité liée à la crise sur les individus et les communautés, allant de la protection directe, de la sécurité et du bien-être des personnes touchées aux implications plus larges sur la société. Tous ces éléments peuvent avoir des répercussions à plus long terme sur le bien-être, la sécurité et le développement d'un pays ou d'une communauté. Plus précisément, il y a des dimensions de mobilité dans une crise lorsque les personnes se déplacent, ou ont besoin d'aide pour se déplacer, afin d'assurer leur sécurité et leur bien-être

  • Les populations affectées présentent des risques de protection et/ou des besoins d'assistance en raison de leur déplacement ou d'une autre forme de mobilité.
  • Les populations retournent chez elles ou retrouvent leurs moyens de subsistance ailleurs (intégration, relocalisation/réinstallation).
  • Les communautés d'accueil s'adaptent à l'arrivée et au séjour des populations touchées par la crise (services, installations, infrastructures), parfois temporairement, parfois à plus long terme.   
  • L'impact des grands mouvements de personnes ou des afflux de population modifie les dynamiques locales ou nationales existantes (politiques, sociales, ethniques, économiques, de développement, urbaines, de sécurité, environnementales, etc.)
  • Les schémas de mobilité, tels que ceux associés aux itinéraires nomades ou aux cycles de travail saisonniers, sont perturbés par les conflits, la violence, les chocs climatiques ou restreints par les épidémies, entre autres facteurs.
  • Les impacts du changement climatique et/ou de la dégradation de l'environnement obligent les populations à se déplacer. La mobilité doit être prise en compte avant qu'une crise ne commence ou ne réapparaisse (prévention, préparation et réduction des risques, voir thème 1.1) ; pendant une crise (réponse humanitaire, voir thème 1.2) ; et après une crise (solutions et relèvement, voir thème 1.3).
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Source

IOM, 2012.

Bien qu'il puisse être utile de comprendre les crises en termes de phases (avant, pendant, après), ce n'est pas aussi simple. Les phases de la crise et les types d'impact qu'elles produisent se chevauchent généralement. Les communautés peuvent à la fois accueillir des populations déplacées, recevoir des populations qui reviennent et/ou avoir des populations qui sont chassées vers l'extérieur. En outre, les activités de prévention sont importantes pour éviter qu'une crise existante ne se poursuive, ne s'aggrave ou ne se reproduise. Les réponses humanitaires peuvent également exiger que des activités de réduction des risques de catastrophe soient menées en parallèle. De même, la sensibilité aux conflits et le renforcement de la résilience doivent être pris en compte tout au long d'une crise. La consolidation de la paix, qui est typique des situations d'après-conflit, comprend également des mesures visant à prévenir les conflits et à réduire le risque de crises futures (OIM, 2012).  En outre, différents types de crises peuvent survenir simultanément (par exemple, une épidémie sanitaire pendant un conflit ou dans une zone sinistrée, ou un risque naturel pendant un conflit). C'est ce que l'on appelle une crise complexe.

La prise en compte des dimensions de mobilité d'une crise nécessite des approches globales et pluridisciplinaires. Compte tenu de l'ampleur et de la complexité de la question, qui va au-delà de la gouvernance des migrations, ce chapitre propose une brève plongée dans certains des concepts et priorités clés des dimensions de la mobilité dans les crises.

Populations et communautés affectées par les dimensions de mobilité des crises

Les personnes déplacées qui restent à l'intérieur des frontières de leur pays sont appelées personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (PDI).  Les personnes qui ont franchi une frontière internationale au cours d'un conflit sont souvent considérées comme des réfugiés et bénéficient de la protection de la convention de 1951 sur les réfugiés et de son protocole de 1967, ainsi que du mandat de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En revanche, les personnes qui ont franchi une frontière à la suite d'une catastrophe ou en raison de l'impact négatif du changement climatique ne peuvent généralement pas prétendre au statut de réfugié.

Les migrants internationaux, quel que soit leur statut migratoire, peuvent se retrouver pris dans une situation de crise dans un pays d'accueil ou de transit. N'étant ni réfugié ni citoyen du pays où la crise a éclaté ou vers lequel ils ont été déplacés, ils peuvent ne pas être couverts par les mécanismes de protection et/ou d'assistance existants. Elles peuvent être confrontées à des barrières linguistiques, à des restrictions de mobilité et à d'autres obstacles, ce qui peut entraver leur capacité à accéder à la protection ou à assurer leur propre sécurité et leur bien-être (MICIC, 2016).

Les pasteurs et les travailleurs migrants saisonniers (voir le chapitre 2.4 Migration et mobilité de la main-d'œuvre) peuvent être touchés par une crise, souvent directement en modifiant leur accès aux marchés, aux pâturages et aux points d'eau pour le bétail, aux zones agricoles, etc. Le blocage des couloirs de migration peut également exacerber la concurrence pour les ressources, les tensions ou les conflits liés à l'empiètement sur les terres agricoles (FAO, 2016).

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IOM/Amanda Nero,  2016

Le statut de mobilité d'une personne peut également évoluer au cours d'une crise. Les personnes peuvent s'être déplacées plusieurs fois au cours d'un conflit, à chaque fois de manière plus ou moins volontaire ou forcée. Une personne déplacée peut devenir un réfugié après avoir franchi une frontière ou un réfugié de retour peut se retrouver déplacé à l'intérieur de son pays.  Une personne déplacée peut devenir une victime de la traite des êtres humains. Un travailleur migrant peut devenir un réfugié sur place.

Les populations affectées comprennent également les communautés et celles qui bénéficient des programmes communautaires, qu'elles accueillent des populations affectées ou qu'elles soient des communautés d'origine, de retour, de transit ou à risque.

La crise affecte différemment les différents segments de la société, et cela s'applique également aux capacités et aux vulnérabilités que les individus éprouvent pendant le mouvement ou le déplacement. Ces facteurs sont liés à leur situation financière et à leurs couches sociales respectives (sexe, race, âge, classe, langue, ethnie, origine autochtone, orientation sexuelle, religion, éducation, etc.) Les femmes et les filles, les personnes s'identifiant comme LGBTI, les personnes âgées, les personnes handicapées et d'autres groupes marginalisés peuvent être confrontés à des contraintes pour accéder aux services ou recevoir de l'aide, subir diverses formes de discrimination ou présenter des vulnérabilités uniques ou accrues. Selon les circonstances, les personnes peuvent avoir subi des épreuves et des traumatismes au cours de leur voyage, ce qui exacerbe les vulnérabilités. Les femmes et les enfants déplacés (et ceux qui voyagent seuls) sont souvent particulièrement vulnérables à l'exploitation et à la violence sexiste. Les situations de crise peuvent renforcer les pratiques d'exploitation des passeurs et amplifier les risques de traite des êtres humains (voir le Protection et assistance humanitaires) et la section sur les liens du Traite des êtres humains dans les situations de crise).

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  • OIM, Cadre opérationnel pour les crises migratoires (MCOF), 2012. Ce document présente 15 secteurs pertinents qui peuvent être engagés à tout moment avant, pendant et/ou après une crise. Ces secteurs sont les suivants : Gestion des camps, données et suivi des déplacements, abris et articles non alimentaires (y compris WASH), aide au transport, soutien sanitaire, soutien psychosocial, aide à la (ré)intégration, stabilisation et transition des communautés, réduction des risques de catastrophe et résilience, terres et biens, lutte contre la traite et protection, gestion humanitaire des frontières, assistance consulaire d'urgence, diaspora et mobilisation des ressources, soutien à la politique et à la législation en matière de migration.
L'importance de la gestion des dimensions de mobilité des crises

En décembre 2019, près de 70,8 millions de personnes étaient déplacées en raison de persécutions, de conflits, de violences ou de violations des droits de l'homme à l'intérieur et au-delà des frontières (IDMC, 2018 ; HCR, 2019). Chaque année depuis 2008, les déplacements liés aux catastrophes ont été en moyenne d'environ 25 millions de personnes (IDMC, 2019). Il est essentiel de s'attaquer aux aspects des crises liés à la mobilité pour sauver des vies, atteindre les personnes dans le besoin et réduire les risques, la vulnérabilité et les besoins humanitaires. Plus qu'un impératif humanitaire, elle est essentielle à la réalisation de l'Agenda 2030 pour le développement durable.

Les gouvernements sont les premiers responsables du respect, de la protection et de la réalisation des droits des personnes touchées par une crise sur leur territoire et, le cas échéant, de leurs ressortissants à l'étranger. En fonction de la nature de la crise, un certain nombre de ministères, de départements et de secteurs peuvent être amenés à répondre à différents aspects, tels que ceux responsables de la prestation de services, de la gestion des catastrophes, de l'action humanitaire, de la consolidation de la paix, de la gestion des migrations, du développement, de la planification urbaine, de la jeunesse, de l'emploi, de l'égalité des sexes, de la paix et de la sécurité, de la gouvernance et de l'État de droit, des services consulaires, etc. Lorsque des populations déplacées en raison de persécutions, de conflits ou de violences franchissent une frontière internationale, elles peuvent demander l'asile dans l'État de destination, ce qui nécessite une détermination du statut de réfugié (voir le manuel sur les situations d'urgence du HCR, parmi d'autres ressources).

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IOM/Chris Lom, 2011

Les Nations Unies, les organisations internationales, les institutions financières, les organisations de la société civile locale et internationale et le secteur privé soutiennent les efforts des autorités nationales sur demande (voir le Acteurs et partenariats pour la migration).  En effet, lorsque l'impact d'une crise dépasse les capacités des gouvernements, un mécanisme de coordination internationale peut être activé (voir le Coordination de la réponse humanitaire).

L'importance d'aborder les dimensions de la mobilité avant une crise

Certaines crises peuvent, au moins dans une certaine mesure, être anticipées, comme les catastrophes déclenchées par des risques naturels récurrents ou celles pour lesquelles une prévision est possible. Dans d'autres cas, la complexité d'une crise peut être prévue en tenant compte des tendances et des modèles préexistants, des variations saisonnières, etc. Dans d'autres cas, le déclenchement d'une crise peut être sans précédent et relativement imprévisible. La capacité d'un État à réagir, son efficacité à atténuer les impacts immédiats et à plus long terme, y compris en matière de développement, ainsi que la force de son rétablissement, dépendent largement de la planification, des préparatifs et des systèmes mis en place avant la crise.

Il est important de noter que la mobilité peut être nécessaire et sauver des vies. Les efforts visant à prévenir les déplacements ne doivent pas entraver la mobilité qui peut permettre aux individus d'accéder à la sécurité et aux moyens de subsistance. La prévention consiste plutôt à s'attaquer aux facteurs, à réduire les risques et à renforcer la résilience afin de résister, dans la mesure du possible, aux effets de la crise. La planification et la préparation visent à garantir que, lorsque la mobilité est inévitable en prévision ou à la suite d'une crise, le mouvement est aussi humain et digne que possible (par exemple, grâce à une aide à l'évacuation organisée) et qu'il existe des mécanismes de réponse adéquats qui peuvent être activés pour protéger et aider les populations touchées.

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IOM/Fabrice Recalt, 2013.

La planification précoce peut également impliquer le renforcement des systèmes qui pourraient ultérieurement faciliter le rétablissement durable et le retour des populations, par exemple en ce qui concerne la protection des biens et des moyens de subsistance des personnes (OIM, 2018). En outre, les mesures de planification et de préparation devraient également tenir compte de l'impact de la mobilité sur les communautés d'accueil et les communautés restées sur place. Par exemple, la capacité des sites d'évacuation établis à recevoir le volume de personnes prévu et la disponibilité des services de base, des ressources et des opportunités dans les lieux d'accueil sont des facteurs qui doivent être pris en compte afin de minimiser les impacts sur les communautés qui reçoivent et accueillent les populations mobiles en cas de crise.

Les approches sensibles aux conflits devraient être intégrées non seulement dans les domaines spécifiques aux crises, mais aussi dans le développement, l'urbanisme, l'environnement et l'adaptation au changement climatique. Elles permettent de comprendre l'impact que les interventions peuvent avoir ou ne pas avoir et qui pourrait aggraver les déclencheurs potentiels, ou d'identifier les possibilités d'atténuer ou de désamorcer des situations potentiellement préjudiciables.

Sources de données clés

Des données et des analyses solides se traduisent par des réponses et des solutions plus rapides, plus appropriées et plus efficaces en cas de crise. Les réponses aux crises, que ce soit avant, pendant ou après, sont par nature multidisciplinaires, et les fournisseurs de données varient donc d'une discipline à l'autre. Cela peut compliquer l'agrégation des données aux fins de la réponse à la crise : les différents fournisseurs de données utilisent leurs propres formats et méthodologies de collecte de données. Ils collectent et mettent à jour leurs données à des intervalles différents, ce qui peut altérer la fiabilité ou l'utilité des données. Par exemple, les données du recensement national servent à informer les activités de développement et la prestation de services ; mais en raison des longues périodes qui séparent la collecte des données du recensement, celles-ci ne tiennent pas compte de l'arrivée soudaine de populations déplacées ou des retours massifs de migrants.

Il est donc important de faire le point et de cartographier les informations et les sources disponibles au sein du gouvernement et par l'intermédiaire de fournisseurs externes qui seraient nécessaires pour planifier et répondre aux différentes crises, et de comprendre les lacunes pour puiser dans les différents ensembles de données pour la réponse à la crise. Le cas échéant, il peut être important d'encourager l'harmonisation des méthodes de collecte de données sur les aspects clés de la réponse aux crises et du relèvement, à la fois entre les entités gouvernementales et auprès des fournisseurs de données externes travaillant dans une région donnée. Les questions d'interopérabilité des ensembles de données, ou au moins de coordination et de coopération accrues entre les entités concernées, prennent de plus en plus d'importance étant donné la relation interconnectée entre les réponses humanitaires et les résultats du développement, afin de répondre aux besoins de données à long terme sans sacrifier l'urgence, la rapidité et le ciblage nécessaires pour informer les réponses humanitaires.

Pour être significatives et utiles, les données doivent être ventilées par âge, par sexe et par d'autres variables clés afin que les réponses à la crise puissent être adaptées de manière appropriée pour identifier les vulnérabilités et répondre aux besoins, par exemple les risques de protection pour les enfants non accompagnés et séparés.

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IOM/Samantha Donkin, 2012.

Lors de la collecte de données, l'objectif de l'exercice, y compris l'utilisation prévue des données, doit toujours être clairement communiqué aux populations concernées. Tous les membres de la communauté, y compris les personnes vulnérables ou marginalisées, doivent être impliqués pour s'assurer que les informations collectées reflètent leurs besoins (voir Data, research and analysis for policymaking).

Les garanties de confidentialité et les considérations éthiques doivent toujours être respectées (Migration Data Portal, 2019). Si l'exactitude des données et leur communication efficace aux populations sont toujours nécessaires, la désinformation et/ou les efforts mal informés, en particulier dans les contextes d'urgence, de fragilité ou de redressement, peuvent être déstabilisants et doivent être évités dans toute la mesure du possible (voir Communications in the context of crisis).

Sources nationales

Les données alimentent les systèmes d'alerte précoce et contribuent à la planification des mesures d'urgence. Les données pertinentes peuvent inclure le contexte socio-économique, la population, les schémas de mobilité, ainsi que les risques et impacts prévus. Les évaluations des conflits et de la stabilité/fragilité aident à comprendre l'évolution de la situation ou les éléments déclencheurs potentiels, par exemple une augmentation des mouvements de population quittant des zones en raison de l'insécurité peut potentiellement indiquer un conflit imminent (OSCE, 2009).

Les systèmes d'enregistrement des migrants, qui enregistrent les citoyens à l'étranger et/ou recueillent des informations sur les migrants à leur arrivée, facilitent la communication avec les migrants dans les situations de crise et permettent de joindre leurs contacts en cas d'urgence. Ces systèmes peuvent également être utilisés pour analyser les schémas de mobilité, les tendances et les caractéristiques démographiques et migratoires, en particulier les langues, ce qui permet de mieux planifier et de mieux réagir en cas de crise. En général, il est recommandé de concevoir des systèmes d'enregistrement en ligne conviviaux et faciles à mettre à jour afin d'éviter les erreurs et les longues procédures (MICIC, 2016).

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Source

IOM/Matt Graydon, 2014.

Dans le cadre de la réduction des risques de catastrophes, une base de données multisectorielle sur les pertes peut être un outil précieux pour collecter systématiquement des informations sur les catastrophes, les dommages, les pertes et les impacts. Conformément aux exigences minimales de suivi du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 (ONU, 2016), les bases de données sur les pertes sont mises en œuvre au niveau national et/ou infranational, souvent avec un soutien international. Les bases de données doivent couvrir les domaines suivants (PNUD, 2013) :

  • Les dommages physiques et leur impact économique pour orienter les programmes d'aide, de redressement et de reconstruction à la suite d'une catastrophe
  • Risques de pertes et de dommages futurs liés aux catastrophes, par exemple en établissant des courbes de vulnérabilité.
  • Rentabilité des investissements destinés à réduire les pertes
  • Modèles et tendances des pertes
  • Analyse thématique (par exemple, différences de morbidité et de mortalité selon le sexe, évaluation des pertes spécifiques au secteur)
  • Indicateurs de résultats sur les pertes et dommages pour les cadres politiques internationaux dans les domaines de la prévention des catastrophes et du changement climatique, tels que le cadre de Sendai.
Good Practice
Base de données nationale sur les catastrophes en Indonésie

L'Indonésie, par exemple, a créé en 2008 une base de données nationale sur les catastrophes accessible au public (sur la base de la loi n° 24/2007 sur la gestion des catastrophes). Elle est gérée par l'Agence nationale pour la gestion des catastrophes (BNPB) et s'inscrit dans une approche plus large de la gestion des catastrophes visant à identifier les risques, à soutenir la formulation des politiques et la réduction des risques de catastrophes en général. Il contient des données sur les catastrophes depuis 1815.

La base de données utilise Desinventar, un outil conceptuel et méthodologique pour la génération d'inventaires nationaux des catastrophes et la construction de bases de données sur les dommages, les pertes et, en général, les effets des catastrophes. L'outil, initié par l'association à but non lucratif La Red, est désormais hébergé et diffusé par l'UNDRR. Le site web de Desinventar donne également accès à des données détaillées sur les pertes dues aux catastrophes pour plus de 89 pays (Desinventar, 2019).

Sources de données internationales

Que ce soit avant, pendant ou après une crise (ou une combinaison des trois), les ressources en données de la communauté internationale sont, par exemple, les suivantes:

  • La matrice de suivi des déplacements (DTM) est un système utilisé pour suivre et surveiller les déplacements et la mobilité des populations à la suite de catastrophes naturelles ou causées par l'homme.
  • La base de données sur les événements d'urgence (GM-DAT) contient des informations sur l'occurrence et les effets de plus de 22 000 catastrophes de masse dans le monde, de 1900 à nos jours. Elle vise à éclairer la prise de décision en matière de préparation aux catastrophes tout en fournissant une base pour l'évaluation de la vulnérabilité et la définition des priorités.
  • Le portail HDX (Humanitarian Data Exchange) est une plateforme ouverte de partage de données entre les crises et les organisations afin de rendre les données humanitaires facilement accessibles aux utilisateurs.
  • La plateforme de réponse humanitaire contient des outils et des services de gestion de l'information, notamment des notes d'orientation et des politiques, des informations et des données spécifiques à chaque groupe, des boîtes à outils et des liens internet, y compris vers des sites d'urgence propres à chaque pays, et permet l'échange d'informations entre les intervenants opérationnels lors d'une urgence prolongée ou soudaine.
  • INFORM est un outil d'évaluation des risques pour les crises humanitaires qui peut aider à prendre des décisions sur les mesures à prendre pour renforcer la prévention des catastrophes et la préparation à la réponse, par exemple grâce à des profils de pays.
  • Le Joint IDP Profiling Service (JIPS) fournit des données sur les différentes situations de déplacement afin d'améliorer l'efficacité des interventions humanitaires et de développement, des efforts de plaidoyer et de l'élaboration de politiques nationales visant à soutenir la mise en place de solutions durables.
  • Prevention Web offre une gamme de produits et de services de connaissance pour faciliter le travail des professionnels, y compris des fonctionnaires, sur la réduction des risques de catastrophes (RRC).
  • L'initiative REACH fournit des données, des informations opportunes et des analyses approfondies dans des contextes de crise, de catastrophe et de déplacement, et facilite le développement d'outils et de produits d'information qui renforcent la capacité de prise de décision et de planification de la communauté humanitaire.
  • Relief Web offers a broad range of data on global crises that can be filtered by country, vulnerable group and other relevant factors.
  • La Banque mondiale fournit des informations précieuses sur les situations de fragilité et de conflit qui pourraient être utiles dans le contexte de la préparation et du relèvement.

Voir également Migration, environnement et changement climatique pour d'autres sources pertinentes associées aux catastrophes soudaines et aux risques naturels.

Good Practice
Système national d'information sur la gestion des catastrophes, Afghanistan

En 2017, le gouvernement afghan a mis en place le Système national d'information sur la gestion des catastrophes (NDMIS) afin d'améliorer la gestion des informations sur les catastrophes, en permettant le partage en temps réel des données sur les catastrophes, l'élaboration plus rapide des rapports et la prise de décision. Il est accessible partout en Afghanistan via internet et sera pleinement fonctionnel dans les 34 provinces du pays d'ici la fin 2019.

Source

OIM, 2019. 

To Go Further
  • OIM, Manuel de protection des données, 2010. Cette publication présente les principes de l'OIM en matière de protection des données et fournit des lignes directrices fondées sur les normes internationales pertinentes.
Cadres, instruments et processus internationaux
Droit et principes internationaux

Les États ont la responsabilité première de protéger et d'aider les personnes touchées par une crise qui résident sur leur territoire, conformément au droit international et national.  Il existe un certain nombre de cadres juridiques qui protègent les droits des populations touchées par une crise, notamment ceux énumérés dans le tableau 1 et examinés en détail au Droit international des migrations et au Droits des migrants : Une vue d'ensemble.

En vertu du droit international des droits de l'homme, le devoir positif qu'implique le droit à la vie exige d'un État qu'il veille à ce que la population bénéficie des biens et services nécessaires à sa survie ou, s'il n'est pas en mesure de le faire, qu'il permette l'accès à l'aide humanitaire. Les États doivent au minimum prendre des mesures pour assurer des conditions adéquates de protection du droit à la vie, par exemple en fournissant aux individus un accès à un abri de base, à des soins de santé primaires et à un minimum de nourriture et d'eau essentielles (OIM, 2016, Observation générale n° 26 du CCPR) (OIM, 2016). Les obligations énoncées dans le droit international des droits de l'homme protègent tous les individus à tout moment, y compris les personnes déplacées, les migrants pris dans une crise et d'autres populations dans toutes les phases des situations de crise.

Le droit international humanitaire (DIH), qui s'applique pendant les conflits armés, prévoit l'obligation, sous réserve du consentement de la partie concernée, d'entreprendre des actions de secours à caractère humanitaire et impartial si la population civile souffre de difficultés excessives en raison d'un manque de fournitures essentielles à sa survie. Les États ont également l'obligation d'autoriser le libre passage des envois de secours, sous réserve de certaines limites.  Des règles différentes s'appliquent en fonction du type de conflit armé, par exemple occupation, international, non international, etc. (OIM, 2016).

Le droit des réfugiés désigne l'ensemble des instruments juridiques internationaux et le droit coutumier international qui régissent la protection accordée par la communauté internationale aux personnes qui ont franchi une frontière internationale et qui risquent ou ont été victimes de persécutions dans leur pays d'origine. Il identifie les réfugiés qui ont besoin d'une protection internationale et les droits auxquels ils peuvent prétendre.

En ce qui concerne les migrants internationaux touchés par les crises, le droit consulaire, en particulier la Convention de Vienne sur les relations consulaires, définit le statut et les mandats des représentants du pays d'origine en poste à l'étranger et a donc une incidence sur ce que le personnel du pays de nationalité des migrants peut faire pour aider leurs ressortissants à l'étranger en cas de crise (MICIC, non daté). L'article 5 de la Convention de Vienne énumère les principales fonctions consulaires, dont beaucoup sont pertinentes dans les situations de crise, y compris l'assistance que les États peuvent apporter à leurs ressortissants à l'étranger (article 5.e), par exemple par la livraison ciblée de biens de secours, l'aide financière d'urgence, le remplacement de documents perdus lors de la catastrophe ou l'organisation d'opérations d'évacuation.

Les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre pays de 1998 restent le cadre international le plus important pour la protection des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. Bien qu'ils ne soient pas juridiquement contraignants, ils consolident les normes juridiques internationales contenues dans les traités et conventions existants, y compris le droit international des droits de l'homme et le droit international humanitaire. À travers ses 30 principes directeurs, l'instrument définit des mesures visant à prévenir les déplacements, notamment le droit à la protection contre les déplacements arbitraires et le droit à l'assistance et à la protection pour les personnes déplacées. Il défend également le droit des personnes déplacées à trouver des solutions durables et demande aux organisations internationales d'aider les autorités nationales à répondre aux déplacements internes et à les prévenir.

List
Droit international

Remarque : Cette liste n'est pas exhaustive

Regional instruments

Instruments régionaux

Remarque : Cette liste n'est pas exhaustive

To Go Further
  • La loi type de l'Union africaine sur le déplacement interne (2018) a été adoptée par le Sommet de l'Union africaine en janvier 2018. Ses quatorze chapitres et 64 articles couvrent de manière exhaustive le cycle du déplacement, y compris, entre autres, la protection et l'assistance pendant le déplacement, la composition des mécanismes nationaux de coordination et de mise en œuvre, ainsi que pour l'alerte précoce, la préparation et la gestion des catastrophes au niveau national.
Commitments and initiatives

Vous trouverez ci-dessous une sélection d'initiatives et d'engagements mondiaux pertinents pour traiter les dimensions de mobilité de la crise. Voir également laCadres, instruments et processus de coopération internationale et le Migration, environnement et changement climatique.

L'agenda 2030 pour le développement durable

Les migrants et les personnes déplacées font partie des populations les plus vulnérables qui risquent d'être laissées pour compte et dont les besoins sont pris en compte dans les objectifs de développement durable (ODD). Les ODD prévoient des efforts de développement et de réduction de la pauvreté qui renforcent la résilience des populations, ce qui permet de prévenir ou d'atténuer les effets des déplacements, notamment en trouvant des solutions. Les acteurs humanitaires considèrent que les ODD sont en phase avec les efforts de protection et d'assistance humanitaires.

SDG
L'agenda 2030 pour le développement durable
  • Cible 1.5                                                                                                                              Renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation de vulnérabilité et réduire leur exposition et leur vulnérabilité aux phénomènes extrêmes liés au climat et à d'autres chocs et catastrophes économiques, sociaux et environnementaux.
  • Objectif 3.d
    Renforcer la capacité de tous les pays, en particulier des pays en développement, en matière d'alerte précoce, de réduction des risques et de gestion des risques sanitaires nationaux et mondiaux.
  • Cible 5.1
    Mettre fin à toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et des filles partout dans le monde.
  • Cible 5.2
    Éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles dans les sphères publiques et privées, y compris la traite des êtres humains et l'exploitation sexuelle ou autre.
  • Objectif 5.A
    Entreprendre des réformes pour donner aux femmes des droits égaux aux ressources économiques, ainsi que l'accès à la propriété et au contrôle de la terre et d'autres formes de propriété, aux services financiers, à l'héritage et aux ressources naturelles, conformément à la législation nationale.
  • Cible 6.B
    Soutenir et renforcer la participation des communautés locales à l'amélioration de la gestion de l'eau et de l'assainissement.
  • Cible 10.2
    Autonomiser et promouvoir l'inclusion sociale, économique et politique de tous, sans distinction d'âge, de sexe, de handicap, de race, d'appartenance ethnique, d'origine, de religion ou de statut économique ou autre.
  • Cible 11.5
    Réduire de manière significative le nombre de décès et le nombre de personnes touchées et diminuer de manière substantielle les pertes économiques directes par rapport au produit intérieur brut mondial causées par les catastrophes, y compris les catastrophes liées à l'eau, en mettant l'accent sur la protection des pauvres et des personnes en situation de vulnérabilité.
  • Cible 11.b
    Augmenter sensiblement le nombre de villes et d'établissements humains qui adoptent et mettent en œuvre des politiques et des plans intégrés en faveur de l'inclusion, de l'utilisation efficace des ressources, de l'atténuation du changement climatique et de l'adaptation à celui-ci, de la résilience aux catastrophes, et qui élaborent et mettent en œuvre, conformément au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030, des politiques et des plans de développement durable.
  • Cible 13.1
    Renforcer la résilience et la capacité d'adaptation aux risques liés au climat et aux catastrophes naturelles dans tous les pays.
  • Cible 13.2
    Intégrer les mesures de lutte contre le changement climatique dans les politiques, les stratégies et la planification nationales.
  • Cible 13.3
    Améliorer l'éducation, la sensibilisation et les capacités humaines et institutionnelles en matière d'atténuation du changement climatique, d'adaptation, de réduction de l'impact et d'alerte précoce.
  • Cible 13.b
    Promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités pour une planification et une gestion efficaces liées au changement climatique dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, en mettant notamment l'accent sur les femmes, les jeunes et les communautés locales et marginalisées.
  • Cible 15.3  
    Lutter contre la désertification, restaurer les terres et les sols dégradés, y compris les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s'efforcer de parvenir à un monde neutre sur le plan de la dégradation des terres.
  • Cible 15.5
    Réduire la dégradation des habitats naturels, enrayer la perte de biodiversité et, d'ici 2020, protéger et prévenir l'extinction des espèces menacées.
  • Cible 16.1
    Réduire de manière significative toutes les formes de violence et les taux de mortalité qui y sont liés, partout dans le monde.
  • Cible 16.3
    Promouvoir l'État de droit aux niveaux national et international et garantir l'égalité d'accès à la justice pour tous.
  • Cible 16.A
    Renforcer les institutions nationales compétentes, y compris par le biais de la coopération internationale, pour développer les capacités à tous les niveaux, en particulier dans les pays en développement, afin de prévenir la violence et de lutter contre le terrorisme et la criminalité.
  • Cible 16.B
    Promouvoir et appliquer des lois et des politiques non discriminatoires en faveur du développement durable.
  • Cible 17.17
    Encourager et promouvoir des partenariats publics, publics-privés et de la société civile efficaces, en s'appuyant sur l'expérience et les stratégies de ressources des partenariats.
  • Cible 17.18
    Accroître le soutien au renforcement des capacités des pays en développement, notamment des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement, afin d'augmenter de manière significative la disponibilité de données de haute qualité, actualisées et fiables, ventilées par revenu, sexe, âge, race, appartenance ethnique, statut migratoire, handicap, situation géographique et autres caractéristiques pertinentes dans les contextes nationaux.

Note : cette liste n'est pas exhaustive.

Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières vise à réduire au minimum les facteurs défavorables qui obligent les gens à quitter leur pays d'origine et à s'attaquer aux facteurs structurels qui influent sur les décisions en matière de migration, notamment en s'attaquant aux catastrophes, au changement climatique et à d'autres facteurs environnementaux. Il appelle également à des actions garantissant que les migrants bénéficient d'une protection consulaire et d'une assistance humanitaire lorsqu'ils sont pris dans des situations de crise, que les migrants sont inclus dans les plans de préparation aux situations d'urgence, qu'ils peuvent participer à la vie politique, y compris aux processus de paix et de réconciliation dans leur pays d'origine, et qu'ils identifient et renforcent les solutions pour les migrants contraints de quitter leur pays d'origine en raison de catastrophes naturelles à évolution lente, des effets néfastes du changement climatique et de la dégradation de l'environnement dans les cas où l'adaptation ou le retour dans leur pays d'origine n'est pas possible.

GCM
Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières
  • Objectif 2(a)
    Favoriser l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment la réalisation des objectifs de développement durable et du Programme d’action d’Addis-Abeba ainsi que le respect de l’engagement qui a été pris de venir en aide aux plus défavorisés en premier, et de l’Accord de Paris et du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030).
  • Objectif 2(c)
    Créer des mécanismes ou renforcer les mécanismes existants qui permettent de suivre et d’anticiper l’apparition de risques et de menaces susceptibles de déclencher des mouvements de migration ou d’avoir une influence sur eux, renforcer les dispositifs d’alerte rapide, mettre au point des procédures et des trousses à outils d’urgence, mener des opérations d’urgence et favoriser le relèvement au sortir de situations d’urgence, en coopération étroite avec les autres États, les autorités nationales et locales concernées, les institutions nationales de défense des droits de l’homme et la société civile, et en leur apportant un appui.
  • Objectif 2(f)
    Intensifier la collaboration entre les acteurs de l’aide humanitaire et du développement, notamment en favorisant l’analyse conjointe, les approches multidonateurs et les cycles de financement pluriannuels, afin de prévoir des interventions et des résultats qui garantissent le respect des droits des personnes touchées, la résilience et les capacités de réaction des populations ainsi que l’autonomie économique et sociale, et en veillant à ce que tous ces efforts tiennent compte des migrations.
  • Objectif 2(g)
    Tenir compte des migrants dans les plans nationaux de préparation aux situations d’urgence et d’organisation des secours, notamment en prenant en considération les recommandations pertinentes issues des processus consultatifs menés par les États, comme les Lignes directrices relatives à la protection des migrants dans les pays touchés par un conflit ou une catastrophe naturelle (initiative Migrants dans les pays en crise).
  • Objectif 2(h)
    Renforcer l’analyse conjointe et l’échange d’informations afin de mieux visualiser, comprendre, prévoir et gérer les mouvements migratoires, comme ceux qui peuvent être causés par des catastrophes naturelles soudaines ou larvées, les effets néfastes des changements climatiques, la dégradation de l’environnement ainsi que d’autres situations précaires, tout en veillant au respect, à la protection et à la réalisation des droits de l’homme de tous les migrants.
  • Objectif 2(i)
    Élaborer des stratégies d’adaptation et de résilience aux catastrophes naturelles soudaines et larvées, aux effets néfastes des changements climatiques et à la dégradation de l’environnement, comme la désertification, la dégradation des terres, la sécheresse et l’élévation du niveau des mers, en tenant compte des incidences qu’ils peuvent avoir sur les migrations, sans perdre de vue que l’adaptation dans le pays d’origine est une priorité.

  • Objectif 2(j)
    Intégrer les considérations relatives aux déplacements dans les stratégies de préparation aux catastrophes et promouvoir la coopération avec les pays voisins et les autres pays intéressés en ce qui concerne la préparation aux alertes rapides, la planification des interventions d’urgence, la constitution de stocks, les mécanismes de coordination, la planification des évacuations, les dispositifs d’accueil et d’assistance et la diffusion d’informations.

  • Objectif 2(k)
    Élaborer des stratégies et des dispositifs aux niveaux sous-régional et régional et les harmoniser afin de remédier aux vulnérabilités des personnes touchées par des catastrophes naturelles soudaines ou larvées, en veillant à ce qu’elles aient accès à une aide humanitaire qui satisfassent leurs besoins essentiels dans le plein respect de leurs droits, où qu’elles soient, et en agissant en faveur de résultats durables qui permettent aux pays de gagner en résilience et en autonomie, compte tenu des capacités qui sont les leurs.

  • Objectif 2(l)
    Élaborer des stratégies cohérentes pour relever les défis posés par les mouvements migratoires dans le contexte de catastrophes naturelles soudaines ou larvées, notamment en prenant en considération les recommandations pertinentes issues des processus consultatifs menés par les États, tels que l’Agenda pour la protection des personnes déplacées au-delà des frontières dans le cadre de catastrophes et de changements climatiques, et la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes.

  • Objectif 5(g)
    Établir à l’échelle nationale et régionale des dispositifs permettant l’admission et le séjour pour une durée appropriée, par compassion, pour des motifs humanitaires ou compte tenu d’autres considérations, de migrants contraints de quitter leur pays d’origine en raison d’une catastrophe naturelle soudaine ou d’autres situations précaires, ou améliorer les pratiques ayant déjà cours dans ce domaine, par exemple en offrant à ces migrants des visas humanitaires et des parrainages privés, en donnant à leurs enfants accès à l’éducation et en leur délivrant des permis de travail temporaires tant qu’il ne leur sera pas possible de s’adapter à la situation ou de rentrer dans leur pays d’origine.

  • Objectif 5(h)
    Coopérer pour trouver des solutions ou améliorer celles qui existent déjà en faveur des migrants contraints de quitter leur pays d’origine en raison d’une catastrophe naturelle larvée, des effets néfastes des changements climatiques ou de la dégradation de l’environnement, comme la désertification, la dégradation des terres, la sécheresse et l’élévation du niveau des mers, notamment en prévoyant des options de réinstallation planifiée et des modalités de visas, dans les cas où il ne leur serait pas possible de s’adapter à la situation ou de rentrer dans leur pays d’origine.

  • Objectif 7(a)
    Examiner les politiques et pratiques pertinentes afin de veiller à ce qu’elles n’exposent pas les migrants à de nouvelles vulnérabilités et qu’elles n’exacerbent ni n’accroissent pas involontairement celles auxquelles ils sont déjà exposés, notamment par une démarche axée sur les droits de l’homme tenant compte de la problématique femmes-hommes et de celle du handicap ainsi que des questions liées aux personnes âgées et aux enfants.

  • Objectif 7(b)
    Instituer des politiques globales et développer des partenariats apportant aux migrants qui sont en situation de vulnérabilité, quel que soit leur statut de migration, l’appui nécessaire à toutes les étapes de leur migration, par des mesures d’identification et d’assistance et par la protection de leurs droits fondamentaux, en particulier quand il s’agit de femmes vulnérables, d’enfants, notamment ceux qui ne sont pas accompagnés ou qui sont séparés de leur famille, de membres de minorités ethniques et religieuses, de victimes de violence, notamment la violence sexuelle et sexiste, de personnes âgées, de personnes handicapées, de personnes faisant l’objet de discrimination, quel qu’en soit le motif, d’autochtones, de migrants exposés à l’exploitation et la maltraitance, de travailleurs domestiques, de victimes de la traite des êtres humains et de migrants soumis à l’exploitation et à la maltraitance dans les cas de trafic de migrants.

  • Objectif 7(j)
    Prendre des mesures de soutien spéciales pour veiller à ce que les migrants piégés par des situations de crise dans des pays de transit et de destination aient accès aux services de protection consulaire et d’assistance humanitaire, notamment en facilitant la coopération transfrontière et, plus largement, internationale, et en prenant en compte les populations migrantes dans la préparation aux crises, les interventions en cas d’urgence et les mesures de sortie de crise.

  • Objectif 7(k)
    Associer les autorités locales et les acteurs concernés aux actions visant à identifier, aiguiller et assister les migrants en situation de vulnérabilité, notamment au moyen d’accords avec les organes nationaux de protection et les prestataires d’aide juridictionnelle et de services, et par la participation des équipes d’intervention mobile s’il en existe.

  • Objectif 7(l)
    Élaborer des politiques et programmes nationaux permettant de mieux répondre, à l’échelle nationale, aux besoins des migrants en situation de vulnérabilité, notamment en prenant en considération les recommandations données à ce sujet par le Groupe mondial des migrations dans les Principes et lignes directrices, accompagnés de directives pratiques, sur la protection des droits de l’homme des migrants en situation de vulnérabilité.

  • Objectif 12(b)
    Mettre au point et organiser aux niveaux régional et interrégional des formations spécialisées sur les droits de l’homme qui tiennent compte des traumatismes subis par les migrants à l’intention des premiers intervenants et des agents de l’État, notamment les fonctionnaires des services chargés de l’application de la loi et de la police aux frontières, les représentants consulaires et les agents des organes judiciaires, afin de faciliter et de normaliser l’identification et l’orientation des victimes de la traite, des migrants en situation de vulnérabilité, notamment les enfants, en particulier lorsqu’ils sont non accompagnés ou séparés, et des victimes de toute forme d’exploitation ou d’abus liés au trafic de migrants avec circonstances aggravantes, et de leur fournir une assistance appropriée et des conseils qui tiennent compte de leur culture.

  • Objectif 12(e)
    Dans un contexte de flux migratoires mixtes, veiller à ce que les informations pertinentes sur les droits et obligations découlant des lois et procédures nationales, y compris en ce qui concerne les conditions d’entrée et de séjour, les mesures de protection disponibles ainsi que les possibilités en matière de retour et de réintégration, soient diffusées de manière appropriée, rapide et efficace, et soient accessibles.

  • Objectif 14(a)
    Coopérer pour renforcer les capacités consulaires, former des agents consulaires, encourager la conclusion d’accords prévoyant la fourniture collective de services consulaires lorsque l’un ou l’autre État ne dispose pas des capacités nécessaires, notamment grâce à l’assistance technique, et élaborer des accords bilatéraux ou régionaux sur divers aspects de la coopération consulaire.

  • Objectif 14(d)
    Renforcer nos capacités consulaires afin d’identifier, de protéger et d’assister nos ressortissants qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité à l’étranger, y compris les victimes d’atteintes aux droits de l’homme et aux droits des travailleurs, les victimes de la criminalité ou de la traite des personnes, les migrants qui font l’objet d’un trafic dans des circonstances aggravantes et les travailleurs migrants exploités en raison des conditions de leur recrutement, en formant les agents consulaires aux mesures à mettre en œuvre dans de tels cas, lesquelles doivent être axées sur les droits de l’homme et tenir compte de la problématique femmes-hommes et des besoins particuliers des enfants.

  • Objectif 14(e)
    Donner à nos ressortissants qui se trouvent à l’étranger la possibilité de s’enregistrer auprès de leur pays d’origine, en étroite coopération avec les autorités consulaires, nationales et locales, ainsi qu’avec les organismes compétents en matière de migration, afin de faciliter l’offre d’informations, de services et d’une assistance aux migrants qui se trouvent dans une situation d’urgence et de garantir l’accès des migrants à des informations pertinentes et actualisées, par exemple en mettant en place des lignes d’assistance téléphonique et en consolidant les bases de données numériques nationales, tout en respectant le droit à la vie privée et en protégeant les données à caractère personnel.

  • Objectif 15(b)
    Veiller à ce que la coopération entre les prestataires de services et les services de l’immigration n’ait pas pour effet de placer les migrants irréguliers dans une situation de plus grande vulnérabilité en les privant d’un accès sûr aux services de base ou en violant leurs droits fondamentaux à la vie privée, à la liberté et à la sécurité sur les lieux où sont dispensés des services de base.

  • Objectif 15(c)
    Créer et renforcer, au niveau local, des espaces de services multiples facilement accessibles, qui soient ouverts aux migrants et offrent des informations utiles sur les services de base en tenant compte des questions de genre et de handicap ainsi que des besoins particuliers des enfants, et garantir un accès sûr à ces lieux.

  • Objectif 15(e)
    Tenir compte des besoins de santé des migrants dans les politiques et plans de santé nationaux et locaux, en renforçant par exemple les capacités en matière de prestation de services, en rendant ces services abordables et non discriminatoires, en réduisant les obstacles liés à la langue et en formant comme il se doit les prestataires de soins de santé pour qu’ils fassent cas des spécificités culturelles dans le cadre de leur pratique, afin de promouvoir la santé physique et mentale des migrants et des citoyens en général, notamment en prenant en considération les recommandations pertinentes données par l’Organisation mondiale de la Santé dans le cadre sur les priorités et les principes directeurs de la promotion de la santé des réfugiés et des migrants.

Note: Cette liste n'est pas exhaustive.

Pacte mondial sur les réfugiés

Le Pacte mondial sur les réfugiés (GCR), adopté en décembre 2018 par l'Assemblée générale des Nations unies, "vise à rendre opérationnels les principes de partage des charges et des responsabilités afin de mieux aider, protéger et trouver des solutions pour les réfugiés et soutenir les pays et communautés d'accueil (paragraphe 3, UN doc.A/73/12) (partie II)". Fondée sur le régime international de protection des réfugiés, notamment la convention de 1951 et le protocole de 1967, ainsi que sur les instruments régionaux relatifs aux réfugiés, elle est également guidée par les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, le droit international humanitaire et d'autres instruments internationaux, et est complétée par des instruments de protection des apatrides.

Ses objectifs sont les suivants :

  1. alléger les pressions sur les pays d'accueil;
  2. renforcer l'autonomie des réfugiés ;
  3. élargir l'accès aux solutions des pays tiers ; et
  4. soutenir les conditions dans les pays d'origine pour un retour dans la sécurité et la dignité

World Humanitarian Summit

The World Humanitarian Summit (2016) aimed to bridge the linkages between the 2030 Agenda and humanitarian action. It called on States to reduce displacement in the long term, including by preparing for cross-border displacement due to disasters and climate change (United Nations, 2016d). It triggered several outcomes:

  • The Agenda for Humanity calls upon global leaders and humanitarian actors to implement five core responsibilities aimed at addressing humanitarian need, risk and vulnerability (United Nations, 2016b).
  • The New Way of Working (NWoW) is a working method, summarized in the Commitments to action that offers a concrete path for collaboration between humanitarian and development actors, governments, non-governmental organizations (NGOs) and private sector actors. It focuses on pursuing joint approaches towards collective outcomes by applying a multi-year approach; building local capacities; and applying comparative advantages.
  • The Grand Bargain emerged from the outcome of the High-Level Panel on Financing. Some of the biggest donors and aid providers committed to significantly increase prevention, mitigation and preparedness, increase collaborative humanitarian multi-year planning and funding as well coordination. As well, they agreed to secure resources for recovery, invest in durable solutions for displaced people and provide sustainable support to migrants, returnees and host/receiving communities, as well as securing resources for other situations of recurring vulnerabilities.
Policy Approaches
Improving efficiency in funding for development initiatives

In terms of funding, as per commitments of signatories of the Grand Bargain, work with humanitarian aid agencies and development agencies, to:

  • Achieve greater transparency
  • Provide more support and funding tools for local and national responders
  • Increase the use and coordination of cash-based programming
  • Reduce duplication and management costs with periodic functional reviews
  • Improve joint and impartial needs assessments
  • Include people receiving aid in making the decisions which affect their lives
  • Increase collaborative humanitarian multi-year planning and funding
  • Reduce the earmarking of donor contributions
  • Harmonize and simplify reporting requirements
  • Promote enhanced engagement between humanitarian and development actors
Source

UN High Level Panel, 2016

Programme de prévention des Nations unies

 

 

Le programme de prévention de l'ONU (2018) vise à accroître la diplomatie préventive, à renforcer l'Agenda 2030 et à pérenniser la paix, à renforcer les partenariats et à promouvoir les réformes pour surmonter la fragmentation et consolider les capacités. Il souligne également l'importance de la prévention dans tous les domaines de travail.

L'Agenda pour une paix durable

Résultant de la double résolution 70/262 de l'Assemblée générale (avril 2016) et de la résolution 2282 du Conseil de sécurité (ONU, 2016c), l'Agenda pour une paix durable appelle les piliers du développement, de la paix et de la sécurité et des droits de l'homme à travailler de manière intégrée pour donner la priorité à la prévention, s'attaquer aux causes profondes des conflits et soutenir les institutions en faveur d'une paix et d'un développement durables. Ces grands programmes de réforme soulignent l'importance de travailler conjointement à l'obtention de résultats collectifs dans les domaines de l'humanitaire, du développement, des droits de l'homme et de la consolidation de la paix, afin de parvenir à un développement durable. Ils ont donné naissance au lien entre l'aide humanitaire, le développement et la paix (HDPN), ou à ce que l'on appelle parfois le triple lien.

Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (2015 - 2030)

Le Cadre de Sendai trace la voie mondiale de la réduction des risques de catastrophe (RRC) (voir le sous-thème 1.1.2 Déplacements induits par les catastrophes et réduction des risques). Il fait clairement référence à la mobilité et au déplacement (UNDRR, 2015) et demande que les migrants soient inclus dans la conception et la mise en œuvre de la RRC (paragraphes 7, 27.h et 36.a.vi) ; il invite les parties prenantes à formuler des politiques visant à déplacer les personnes hors des zones exposées aux aléas (27.k) ; et il encourage l'adoption de politiques et de programmes visant à traiter la mobilité induite par les catastrophes de manière durable (30.l).

To Go Further
  • UNDRR, Observatoire du cadre de Sendai : Mesurer la mise en œuvre du cadre de Sendai. Cette page web présente diverses stratégies de suivi ainsi que des objectifs et indicateurs personnalisés pour évaluer la mise en œuvre du Cadre de Sendai.
  • UNDRR, Terminologie. Ce site web propose des définitions de base relatives à la réduction des risques de catastrophes (RRC) afin de promouvoir une compréhension commune du sujet à l'usage du public, des autorités et des praticiens.

La plate-forme sur les déplacements dus aux catastrophes

La Plateforme sur le déplacement en cas de catastrophe (PDD) est un processus dirigé par les États et conçu pour améliorer la protection des personnes déplacées à travers les frontières dans le contexte des catastrophes et du changement climatique (PDD, 2018). Il est issu de l'agenda de protection de l'initiative Nansen, qui s'est achevée en 2015 et a souligné l'importance de la réduction de la vulnérabilité et du renforcement de la résilience au risque de déplacement des personnes déplacées à travers les frontières dans le contexte des catastrophes. Il a également défini des pratiques efficaces, des défis et des lacunes dans la recherche de solutions durables pour les personnes déplacées transfrontalières à la suite d'une catastrophe, entre autres domaines.

Migrants in Countries in Crisis Initiative

L'initiative Migrants dans les pays en crise (MICIC) était un processus consultatif multipartite de deux ans (2014-2016) dirigé par les États, qui a produit les lignes directrices pour la protection des migrants dans les pays en proie à un conflit ou à une catastrophe naturelle (see Initiatives and commitments addressing migration).

Recommandation du CAD de l'OCDE sur les liens entre l'aide humanitaire, le développement et la paix

La Recommandation du CAD de l'OCDE sur les interfaces entre l'aide humanitaire, le développement et la paix (2019) est un cadre global visant à encourager des actions humanitaires, de développement et de paix plus collaboratives et complémentaires, en particulier dans les situations fragiles et touchées par des conflits. Il fournit un ensemble commun de onze principes pour guider et soutenir les donateurs, les acteurs de la coopération au développement et les parties prenantes de la communauté internationale. En outre, il vise également à renforcer la coordination, la programmation et le financement pour faire face aux risques et aux vulnérabilités, renforcer les efforts de prévention et réduire les besoins afin de garantir.

Nouvel agenda urbain

Le nouvel agenda urbain (octobre 2016), dans le cadre de son orientation sur le développement durable, contribue à prévenir les déplacements ou à atténuer leurs conséquences négatives en milieu urbain. Les populations déplacées et les rapatriés sont de plus en plus attirés par les villes. L'agenda promeut, entre autres, des politiques de logement qui s'attaquent à toutes les formes de discrimination et de violence et empêchent les expulsions forcées arbitraires, l'amélioration et la prévention des bidonvilles et des établissements informels, ainsi que la planification d'options de logement adéquates qui sont sûres, abordables et accessibles pour les membres des différents groupes de revenus de la société, y compris les personnes en situation de vulnérabilité. (see Initiatives and commitments addressing migration).

Programme d'action d'Addis-Abeba

Fruit de la troisième conférence internationale sur le financement du développement, le programme d'action d'Addis-Abeba accroît le soutien aux pays vulnérables aux crises (chroniques) liées à des conflits ou à des catastrophes. Pour ce faire, il développe et met en œuvre une gestion holistique des risques de catastrophe conformément au cadre de Sendai et soutient les capacités nationales et locales de prévention, d'adaptation et d'atténuation des chocs extérieurs et de gestion des risques (ONU, 2015a). (see Initiatives and commitments addressing migration).

To Go Further

Initiatives et engagements régionaux

Les États se réunissent également au niveau régional, notamment en ce qui concerne la réduction des risques de catastrophe et la gestion des catastrophes, par le biais des initiatives et plateformes régionales suivantes :

List
Initiatives et engagements régionaux

Note: Cette liste n'est pas exhaustive.

Inter-State policy dialogues

Many dialogues and processes on migration have discussed mobility dimensions of crises, including topics such as prevention, preparedness, risk reduction, emergency response, recovery and solutions. The various Inter-State consultation mechanisms on migration (ISCM) below also cover topics such as emergency preparedness and response, internally displaced persons (IDPs), refugee and protection.

Example
Consultations sur la migration dans les Caraïbes

Les consultations caribéennes sur la migration (CMC) sont un forum non contraignant qui permet à ses États membres de discuter des efforts régionaux coordonnés pour la gestion efficace de la migration et de développer des politiques avec une approche basée sur les droits visant à une gouvernance globale efficace de la migration dans la région.  La préparation et la réponse aux situations d'urgence et la protection des réfugiés font partie des domaines thématiques de la CMC. La CMC a organisé des consultations régulières au niveau des experts parmi ses États membres sur ces sujets.  Il s'agit notamment de :

Ce dernier événement a impliqué des parties prenantes régionales et nationales, notamment des responsables des migrations, des experts en réduction des risques de catastrophes et en environnement, ainsi que du personnel des affaires consulaires. Il visait à identifier les défis et les lacunes politiques, normatifs et opérationnels liés aux catastrophes et aux déplacements dans les Caraïbes, et à élaborer des orientations politiques et programmatiques concrètes et pratiques afin de renforcer la capacité globale de préparation et de réponse de la région à ces défis, dans le cadre des travaux des Consultations caribéennes sur les migrations (CMC).