Les partenariats en matière de migration figurent parmi les priorités de l’agenda du développement international. Aucun gouvernement, aucune organisation internationale, ni aucune partie prenante de la société civile ne peut espérer profiter seul(e) des avantages de la migration ou gérer seul(e) les défis qui y sont associés. Compte tenu des rôles et contributions potentielles des différents acteurs de la migration, les partenariats sont la clé d’une gouvernance des migrations et d’une gestion des migrations réussies. Les États, les agences et départements gouvernementaux, les autorités infranationales, les communautés locales, les migrants et leur famille, les diasporas, les employeurs et les syndicats, entre autres, peuvent être extrêmement utiles pour « élargir la compréhension de la migration et développer des approches globales et efficaces » [Traduction libre] (OIM, 2016a). Les partenariats à tous les niveaux de gouvernance et, avant tout, les parties prenantes sont amenés à jouer un rôle central dans la réponse aux défis migratoires et dans l’élaboration de nouvelles solutions créatives dans ce domaine.

La valeur des partenariats et coopérations en matière de migration est de plus en plus largement admise. Cette valeur transparaît de diverses initiatives et de nombreux documents, y compris :

Les meilleurs résultats sont atteints lorsque les efforts de coordination et de coopération s’étendent au-delà d’un État précis et lorsqu’ils ne se limitent pas aux seuls acteurs étatiques. Une coopération et une coordination bien gérées entre ces acteurs facilitera et améliorera grandement la gouvernance et la gestion des migrations.

Example
Partenariat mondial sur les compétences et la migration

La proposition d’élaboration du Partenariat mondial sur les compétences et la migration (Clemens, 2015) constitue un exemple du type de coopérations et de partenariats internationaux qui impliquent de multiples acteurs. Un partenariat pour la mobilité des compétences est un partenariat entre pays dans le cadre duquel les migrants reçoivent une formation et travaillent dans le pays de destination dans un secteur en demande. Ils rentrent ensuite dans leur pays d’origine avec davantage de compétences. Ces partenariats ne sont pas nouveaux et se sont déjà révélés positifs (voir, par exemple, la Fondation européenne pour la formation, 2015). Cependant, il n’existe pas de modèle unique. Par ailleurs, ce type d’accords ne fait pas l’unanimité. De nouvelles approches sont également proposées, visant à associer des initiatives en matière de gestion de la migration de main-d'œuvre, tout en encourageant le développement (Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 2018). Dans le cadre des propositions de partenariats mondiaux sur les compétences, les gouvernements et organisations du secteur privé des pays d’origine et de destination ont la possibilité de développer un accord, avant la migration, sur la formation de (potentiels) travailleurs migrants. Ce type d’accords pourrait prévoir, en particulier, les aspects suivants :

  • Le(s) secteur(s) dans lesquels les migrants seraient formés ;
  • Le financement de ces formations ;
  • L’intérêt des formations pour le pays d’origine et le pays de destination ;
  • La corrélation avec les opportunités d’emploi et l'amélioration de l'accès à ces opportunités pour les travailleurs migrants dans le pays de destination ;
  • La corrélation avec les opportunités d’emploi et l'amélioration de l'accès à ces opportunités pour les travailleurs migrants de retour dans leur pays d’origine.
Source

Clemens, 2015.

Dans les domaines où il n’existe pas de partenariat sur la migration, l’absence de coordination, de cohérence et de coopération peut être une source de confusion auprès des différents acteurs et les placer en position de concurrence. Il peut en résulter des objectifs peu clairs, la duplication de certaines activités et de certains efforts ainsi que des situations où divers acteurs poursuivent des stratégies différentes, avec le risque de saper mutuellement leurs actions et résultats. Pour parvenir à une approche cohérente et harmonisée, il est essentiel de créer des partenariats ayant pour objet la conception et l’application des politiques, projets et programmes. Il est également nécessaire d’organiser des consultations régulières et de façon continue entre tous les acteurs concernés par la migration. Le chapitre suivant s’intéresse aux dialogue politique et processus consultatifs internationaux sur la migration en tant que moyens de coopérer et de conclure des partenariats dans le domaine de la gestion et de la gouvernance des migrations (pour en savoir plus sur les partenariats au niveau national veuillez consulter: Consultation).

Policy Approaches
Promotion d’une approche coordonnée et coopérative de la gestion et de la gouvernance des migrations
  • Identifier les acteurs et parties prenantes compétents dans le cadre du problème politique considéré ainsi que les objectifs et intérêts opposés et communs.
  • Trouver des moyens de négocier et d’initier le dialogue afin de permettre l’identification et l’élaboration d’objectifs communs, tout en répondant aux objectifs et intérêts divergents ou opposés.
To Go Further

Ce chapitre s’intéresse aux divers acteurs qui disposent d’un mandat ou ont un intérêt dans le domaine de la gouvernance des migrations et de la gestion des migrations, à leurs rôles, aux possibilités de coopération entre eux et aux défis de cette coopération. Même si le chapitre s'intéresse avant tout à la dimension internationale, il importe également de souligner le travail qui est réalisé aux niveaux national et infranational. Ce travail mobilise, en partie, des stratégies régionales ou des recommandations issues de cadres internationaux, qui permettent de coordonner les approches en matière de gouvernance et de gestion des migrations avec des partenaires internationaux (pour en savoir plus, veuillez consulter le Développement d’une politique migratoire). Pour de plus amples informations sur l’importance des divers acteurs à ces niveaux et aux différentes Phases de la migration (avant le départ, transit, arrivée, intégration, retour et réintégration), veuillez vous référer au Le contexte global de la migration internationale, ainsi qu’aux chapitres thématiques correspondants (par exemple, pour le traitement des visas, rendez-vous au Facilitation des voyages avant l’arrivée : gestion des passeports et des visas ; pour les questions en matière d’emploi, consultez le Migration de main-d’œuvre et mobilité ; pour les aspects sanitaires, référez-vous au  Santé et migration).

Messages clés
  • En raison de sa nature intrinsèque, la migration internationale est une question transfrontalière. En d’autres termes, si les États disposent du pouvoir souverain de déterminer leurs lois et politiques migratoires, les résultats les plus positifs dans le domaine de la gestion et de la gouvernance des migrations sont le plus susceptibles d’être obtenus en présence d’une coopération efficace entre les acteurs compétents aux niveaux national, infranational et international.
  • La facilitation des partenariats entre divers acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux renforce la coordination, la coopération et la cohérence, et peut apporter une réponse plus adéquate à ces enjeux.