Considérations clés relatives aux décisions politiques nationales en matière de gestion des frontières
1) Les visas seront-ils mis à disposition à la frontière ou uniquement dans le pays d’embarquement ?
2) Où se trouveront les points d’entrée et quels seront le niveau et la durée de la dotation en personnel ?
- Envisager les points d’entrée possibles et les ressources disponibles.
- Préciser quels services gouvernementaux joueront le rôle principal dans le processus d’inspection (des biens et des personnes).
- Envisager la désignation conjointe de points d’entrée avec un pays voisin.
3) Les migrants en situation irrégulière seront-ils interceptés et empêchés d’embarquer ? Dans l’affirmative, comment ces mesures seront-elles adaptées pour éviter les refoulements et les expulsions collectives ?
- L’interception des migrants en situation irrégulière nécessitera de coopérer avec les pays d’embarquement et de transit et avec les transporteurs, en recourant à l’interdiction en mer le cas échéant.
- Les migrants en situation irrégulière sont généralement arrêtés ou interceptés à la frontière par des murs ou des barrières similaires, des drones, des capteurs et d’autres technologies, mais aussi par le personnel chargé de la gestion des frontières.
- Conformément à la Cour européenne des droits de l’homme, par exemple, ces obligations s’appliquent de manière extraterritoriale lorsque l’État qui agit exerce sa compétence (voir l’affaire Hirsi concernant les interdictions maritimes).
4) Des sanctions seront-elles imposées aux transporteurs qui transportent des passagers non autorisés dans le pays ?
- S’il est décidé d’imposer des sanctions, il faut déterminer les circonstances dans lesquelles les sanctions s’appliqueront ainsi que l’ampleur et la forme que prendront ces sanctions, conformément à l’annexe 9 de la Convention de Chicago.
5) Des contrôles aux frontières seront-ils mis en place en coopération avec les pays voisins ou avec les pays sur le territoire desquels se trouvent des points de transit majeurs pour les voyageurs à destination de votre pays ?
- Tenir compte des facteurs susceptibles d’encourager la migration irrégulière dans les pays voisins ou dans les pays sur le territoire desquels se trouvent des points de transit majeurs pour les voyageurs à destination de votre pays. Ces facteurs sont notamment la pauvreté, le chômage, les catastrophes naturelles, les violations des droits de l’homme, ou le manque de volonté ou de capacité du pays de gérer la migration irrégulière.
- Il est particulièrement important d’instaurer une coopération avec ces pays voisins, sous la forme, par exemple, d’une coopération technique et d’une assistance financière.
6) Sera-t-il recouru à la détention des migrants adultes en situation irrégulière afin de garantir leur disponibilité lors du traitement des demandes de séjour, ou aux fins de leur expulsion s’ils ne sont pas autorisés à rester ? Dans l’affirmative, comment les cas individuels seront-ils évalués pour s’assurer que ce placement en détention est à la fois nécessaire et proportionné, et est utilisé uniquement en dernier recours ? Lorsque le placement en détention n’est pas nécessaire ni proportionné, quelles mesures de substitution à la détention seront utilisées ?
- La priorité doit être donnée aux mesures de substitution à la détention (pour plus d’informations sur la détention des enfants migrants, voir le chapitre 1.3.3 sur les enfants et la migration).
- La détention des immigrants exige une décision judiciaire individualisée ayant fait l’objet d’un examen judiciaire régulier. Une disposition générale exigeant la mise en détention dans toutes les affaires en appel ne serait pas conforme à cette règle (voir le chapitre 1.3.1 sur les droits de l’homme des migrants et la section relative à la détention administrative dans le présent chapitre).
7) Comment les besoins de protection des personnes interceptées et/ou non admises seront-ils identifiés et satisfaits ? Comment l’État s’assurera-t-il que les réfugiés – et les autres personnes ayant besoin d’une protection internationale en vertu du principe de non-refoulement – sont autorisés à rester ? Comment l’État s’assura-t-il de la bonne application d’autres règles internationales (telles que le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant) ? Comment l’État s’assurera-t-il que les victimes de la traite d’êtres humains et autres personnes vulnérables sont suffisamment protégées ?
- Voir le chapitre 2.11 sur la traite des personnes et les formes connexes d’exploitation et de mauvais traitements.
8) Pouvez-vous renvoyer les passagers dépourvus de documents ?
- En vertu du droit international, toutes les personnes ont le droit de retourner dans leur pays d’origine, même si tous les États n’acceptent pas de les y renvoyer, en particulier dans les circonstances où le retour n’est pas réalisable et si les États ont des doutes quant à l’identité et à la citoyenneté des personnes concernées (voir le chapitre 2.12 sur le retour et la réintégration des migrants).
9) Les migrants et les autres voyageurs comprennent-ils les exigences imposées par votre État en matière de gestion des frontières ?
- La transparence est un objectif clé et un marqueur essentiel d’une politique nationale globale de gestion des frontières et des lois qui la mettent en œuvre. Communiquer aux migrants potentiels des informations claires sur les lois, les règlements, les visas et les autres possibilités de migration régulière.
- Rendre publiques les données disponibles sur les flux migratoires et les dangers du voyage de migration (mort, traite des personnes et autres formes associées de violence et de mauvais traitements).
- Mettre en place entre les services gouvernementaux un partage efficace des informations concernant les exigences en matière de gestion des frontières.