Pour comprendre les migrations internationales, il faut analyser à la fois les flux de personnes qui franchissent les frontières internationales chaque année et ce que les démographes appellent le "stock de migrants".
Toutes les personnes qui résident dans le pays à un moment donné et qui soit sont nées dans un autre pays, soit n’ont pas la citoyenneté nationale, y compris les apatrides.
Groupe d’experts des Nations Unies en statistiques des migrations, 2020.
Cette section présente un bref aperçu des tendances en matière de migration internationale, dont la population de migrants internationaux et le flux migratoire international (pour en savoir plus sur ces concepts et les Données nécessaires à l’élaboration de politiques, la migration en pourcentage de la population mondiale totale ainsi que la répartition des migrants par âge, sexe et région, notamment. Les chiffres sur la population de migrants constituent généralement le point de départ de la plupart des discussions sur la migration car ces données sont collectées de manière plus systématique que d’autres. Toutes les données relatives aux migrants proviennent du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA). Des données supplémentaires sur les déplacements sont également fournies par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Le sujet étudié ci-dessous s’intéresse en particulier aux tendances antérieures aux répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la mobilité mondiale. Ce choix est dû à notre relative méconnaissance des conséquences spécifiques de la pandémie, même s’il est d’ores et déjà évident que cet évènement a entraîné des restrictions de la mobilité dans le monde.
Informations adaptées du Portail sur les données migratoires (sur la base de l’UNDESA), 2021.
- McAuliffe, M. et B. Khadria, État de la migration dans le monde 2020, 2019. Voir, plus précisément, la Partie I : Données et informations sur la migration
- Groupe d’Experts des Nations Unies en Statistiques des Migrations, Draft Report on Conceptual frameworks and Concepts and Definitions on International Migration, 2020. Document de référence établi pour la 52e session de la Commission de statistique, mars 2021 [en anglais]
Le nombre de personnes vivant dans un pays autre que leur pays d’origine augmente de manière significative. En 2020, les migrants internationaux étaient 281 millions au total, contre 173 millions en 2000. Ces chiffres sont purement estimatifs car les pays ne publient pas de statistiques régulièrement, en particulier entre deux recensements. De plus, lors de la collecte de données, les pays n’appliquent pas tous la même définition à la notion de migrant international. Pour certains, il s’agit des personnes nées à l’étranger, tandis que pour d’autres, ce concept désigne les personnes de nationalité étrangère, même si elles sont nées sur le territoire du pays déclarant. De manière générale, un migrant désigne une personne vivant dans un pays autre que son propre pays pendant une période continue de plus d’un an, mais ces critères ne sont pas respectés de manière stricte lors du recensement national des migrants.
En tout cas, nous pouvons affirmer sans risque que la population de migrants internationaux s’est développée plus rapidement que la population totale. Pourtant, les migrants représentent toujours une proportion relativement faible et stable de la population mondiale totale. En 2020, les migrants internationaux représentaient 3,6 % de la population mondiale totale, contre 2,8 % en 2000.
La répartition des migrants internationaux varie selon les régions, de même que les pays d’origine et de destination. En 2020, la région comptabilisant le nombre le plus élevé d’émigrants était l’Asie (avec 114,9 millions). L’Inde était le premier pays d’origine des migrants internationaux (17,9 millions), suivi du Mexique (11,2 millions d’émigrants), de la Fédération de Russie (10,8 millions) et de la Chine (10,5 millions).
L’Europe a été la première région de destination des migrants (avec 86,7 millions de migrants accueillis), suivie de près par l’Asie (85,6 millions). Il est à noter que les 20 principaux pays de destination ont accueilli les deux tiers de tous les migrants internationaux. La plupart de ces migrants (18 %) résident aux États-Unis d’Amérique. La presque totalité des pays occupant les 10 premières places du classement ont conservé leur rang depuis 2000. Seuls deux pays enregistrent une proportion plus importante de migrants internationaux. Ainsi, l’Arabie saoudite s’est hissée de la huitième position en 2000 à la troisième 2020 et le Royaume-Uni est passé de la neuvième place en 2000 à la cinquième en 2020 (Division de la population de l’UNDESA, 2020a : 10).
Environ deux tiers des migrants internationaux vivent dans des pays à revenu élevé. Au XXIe siècle, la migration internationale s’est accélérée plus rapidement dans les pays à revenu élevé que dans les pays à plus faible revenu. Néanmoins, l’essentiel de la migration internationale implique des mouvements à l’intérieur mêmes des régions voire des sous-régions. Près de 50 % des migrants internationaux vivent dans leur région d’origine. Les flux intrarégionaux les plus importants ont lieu en Europe et en Afrique subsaharienne (Division de la population de l’UNDESA, 2020a).
Un peu moins de la moitié des migrants internationaux sont des femmes (48 %). En 2020, les femmes et les filles représentaient 134,9 millions de migrants dans le monde, contre 145,6 millions pour les hommes et les garçons.
La plupart des migrants internationaux sont en âge de travailler. Comparativement à la population nationale, les migrants sont le plus souvent des adultes en âge de travailler : 73 % des migrants internationaux sont âgés de 20 à 64 ans, alors que cette tranche d’âge représente 57 % de la population totale. En 2020, l’âge médian des migrants dans le monde était de 39,1, ce qui signifie que la moitié des migrants avaient plus de 39 ans et que l’autre moitié n’avait pas encore atteint cet âge. Les migrants présents en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie tendent à être plus âgés que ceux d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes. Les femmes tendent à être largement plus nombreuses dans les groupes les plus âgés (cf. Figure 6).
Fin 2020, le nombre de réfugiés dans le monde a atteint un chiffre record de 26,4 millions (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés [HCR], 2021 : 2). Le rythme de croissance du nombre de réfugiés a amorcé un ralentissement en 2012. Toutefois, il est à nouveau reparti à la hausse en 2018. Par ailleurs, on estime à 4,1 millions le nombre de personnes qui ont introduit une demande de protection internationale et sont en attente du statut de réfugié (ces personnes sont également dénommées les demandeurs d’asile). En 2020, le nombre de personnes déplacées dans le monde à la suite d’une guerre, d’un conflit, pour cause de persécution, de violations des droits humains et de troubles significatifs de l’ordre public a atteint un chiffre historique de 82,4 millions (HCR, 2021). Parmi ces migrants, 34,4 millions étaient des déplacés internationaux (HCR, 2021). Entre 2010 et 2020, pas moins de 100 millions de personnes ont été déplacées. Parmi elles, seule une infime partie a trouvé une solution (HCR 2020). Quatre cinquième d’entre elles vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, et les personnes déplacées représentent 50 % de la population de migrants dans ces pays. En revanche, les personnes déplacées ne représentent que 3 % de la population de migrants dans les pays à revenu élevé (Division de la population de l’UNDESA, 2020a).
Même si le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile est en hausse, en 2020, seulement 12 % environ de la population de migrants internationaux étaient des réfugiés ou demandeurs d’asile (Division de la population de l’UNDESA, 2020a).
Official statistics on the annual flow of migrants from origin to destination countries are much weaker than statistics on the stock of migrants. Data and estimates from international organizations, academics and other researchers fill some of the gaps in flow data. The data for Member States of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) are among the most comprehensive.
While not representative of other regions, data from International Migration Outlook (which covers OECD countries) indicate common categories for the admission of migrants (OECD, 2020). In 2019, the main categories for admission with a permanent visa were:
-
Les statistiques officielles concernant les flux annuels de migrants depuis les pays d’origine vers les pays de destination étaient nettement plus faibles que les statistiques recensant la population de migrants internationaux. Les données et estimations des organisations internationales, des universitaires et autres chercheurs permettent de combler certaines des lacunes présentées par les données relatives aux flux. Les données des États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont parmi les plus complètes.
Bien que non représentatives des autres régions, les données issues des Perspectives des migrations internationales (qui couvrent les pays de l’OCDE) indiquent des catégories communes d’admission des migrants (OCDE, 2020). En 2019, les principales catégories d’admission des migrants titulaires d’un permis de séjour permanent étaient les suivantes :
- Regroupement familial (36 % des personnes ayant bénéficié de l’octroi de la résidence permanente en 2019, totalisant plus de 1,8 million de nouveaux migrants permanents).
- Accords de libre circulation (28 % des migrants sont entrés dans le cadre de ces accords).
- Raisons humanitaires (moins de 10 % en 2019, toujours en nette diminution depuis 2016).
- Travail (14 % de toutes les entrées avec permis de séjour permanent, totalisant 659 500 en 2019. Les entrées liées à un travail temporaire ont dépassé la barre des 5 millions en 2019 [OCDE, 2020]).
- Famille accompagnante (6 % en 2019)
- Autres raisons, comme les études (7 % en 2019, soit plus de 4 millions d’étudiants en mobilité internationale).
- Si la migration internationale est un phénomène important qui gagne de l’ampleur (avec 281 millions de migrants internationaux en 2020), les migrants internationaux ne représentent toujours que 3,6 % de la population mondiale.
- La répartition des migrants internationaux par sexe est pratiquement égale. Par contre, une large majorité d’entre eux est en âge de travailler. Le regroupement familial est une catégorie d’admission majeure des migrants internationaux. Parmi les autres catégories d’admission figurent les accords de libre circulation, les admissions humanitaires et les visas de travail.
- Si la migration internationale est un phénomène important qui gagne de l’ampleur (avec 281 millions de migrants internationaux en 2020), les migrants internationaux ne représentent toujours que 3,6 % de la population mondiale.
- La répartition des migrants internationaux par sexe est pratiquement égale. Par contre, une large majorité d’entre eux est en âge de travailler. Le regroupement familial est une catégorie d’admission majeure des migrants internationaux. Parmi les autres catégories d’admission figurent les accords de libre circulation, les admissions humanitaires et les visas de travail.