On entend par société civile un large éventail d'organisations, dont notamment les associations de la diaspora, les groupes de migrants et les organisations d'aide aux migrants (comme indiqué au Acteurs et partenariats pour la migration).
Parmi les organisations de la société civile (OSC) œuvrant au niveau national, celles qui travaillent directement avec les migrants ont en général une connaissance approfondie des situations et des problèmes que rencontrent ces derniers. Grâce à leur relations avec les communautés locales, qui bénéficieront de leurs actions, leur participation à la mise en œuvre des politiques via les partenariats noués avec les gouvernements ou les organisations intergouvernementales peut se révéler très efficace. Ces types de programmes consistent notamment à :
- fournir des conseils et un soutien aux migrants ;
- faciliter l’inclusion sociale ;
- informer, conseiller et aider les migrants à faire valoir leurs droits et à respecter la législation nationale ;
- défendre et faire du lobbying pour élaborer des politiques et des programmes ;
- jouer un rôle d’interface entre les communautés de migrants et les autorités locales.
Si de nombreuses OSC gèrent ce genre de programmes avec le soutien et la participation de donateurs ou les contributions de leurs membres, elles collaborent aussi avec les gouvernements ou les organisations intergouvernementales afin de fournir des services spécifiques aux migrants.
Dans les pays d'origine, les associations de migrants et de la diaspora peuvent s’avérer particulièrement utiles grâce aux conseils qu’elles peuvent fournir aux gouvernements quant aux informations et programmes destinés à accompagner leurs ressortissants vivant à l'étranger, mais aussi grâce à leurs compétences, leurs connaissances et leur expertise. Dans les pays de destination, les associations de migrants jouent souvent le rôle de « porte-paroles » des migrants d'une communauté précise et sont un point de contact et de consultation important dans l'élaboration et la mise en œuvre de programmes destinés auxdites communautés.
Cependant, les OSC doivent relever un certain nombre de défis qui limitent leur capacité à s'engager efficacement auprès des autorités, tels que l'accès à un financement durable ou la capacité à développer une expertise technique (en matière de cadres juridiques et politiques, par exemple) dans le but d’apporter une valeur ajoutée au processus d'élaboration d’une politique. Parallèlement, si la volonté de l'État de s’adresser aux organisations non gouvernementales joue un rôle majeur, il n’est pas simple pour les OSC de se positionner de manière à conserver leur crédibilité en tant que représentantes des migrants tout en exerçant une influence sur le projet politique (De Feyter et Plaetevoet, 2005).